Marché européen de la mangue Bilan 2013 par semaine

  • Publié le 31/03/2014 - Elaboré par GERBAUD Pierre
  • FruiTrop n°220 , Page 50 à 52
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Un approvisionnement chaotique

L'intersection des campagnes du Brésil et du Pérou en fin d'année, avec son corollaire de baisse des cours, semble renvoyer le profil de l'approvisionnement européen de la mangue quelques années en arrière. A l'inverse, les déficits quantitatifs se sont approfondis au printemps et à l'automne. Autant de remous perturbant la commercialisation du produit.

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Semaines 1 à 6 : L’habituelle dépression d’après fêtes

La première semaine de l'année 2013 s'est inscrite dans la continuité de la précédente, avec une dégradation des conditions de marché bien plus nette. Le fléchissement de la demande après les fêtes de fin d'année intervenait à une période où l’approvisionnement était soutenu, précipitant la baisse des cours. De plus, les petits calibres prédominaient dans les arrivages alors que la demande était davantage orientée vers les calibres moyens à gros. La majorité des opérateurs se positionnaient alors sur l'origine Pérou, au détriment des produits brésiliens. La dépression d’après fêtes a semblé d'autant plus marquée que les prix avaient été jusque-là maintenus, plus ou moins artificiellement, à des niveaux particulièrement élevés. La vague de froid et les épisodes neigeux qui ont sévi en janvier sur l'Europe du Nord n’ont pas contribué à la fluidité du marché et à la consommation de fruits tropicaux.

Semaines 7 à 10: La mangue n’est pas la reine du Carnaval

Mi-février, l’amélioration était bien plus nette. Une meilleure demande et une offre plus équilibrée en termes de calibre favorisaient cette évolution positive. Mais, rapidement, la demande décroissait, entraînant une stagnation conjoncturelle. Le démarrage des congés d'hiver et de Carnaval dans plusieurs pays européens accentuait cette tendance. Par ailleurs, les livraisons du Pérou étaient majoritairement composées de fruits de gros calibre, ce qui entraînait un changement dans la fixation des prix : le cours des petits calibres, moins présents, avait tendance à se raffermir alors que celui des calibres plus importants s'orientait à la baisse.

Le marché de la mangue avion, peu approvisionné en raison du changement de zone de récolte, se raffermissait sensiblement.

Semaines 11 à 15: Stabilisation du marché

Début mars, l'offre restait assez stable, avec 180 à 200 conteneurs par semaine, favorisant un relatif équilibre qui se retrouvait dans les prix de vente. La réduction des volumes expédiés par le Pérou redynamisait même légèrement les cours. Ainsi, cette légère diminution de l'offre à une période où la demande s'accélérait à l'approche des fêtes de Pâques générait un sous-approvisionnement permettant le maintien de cours soutenus et fermes, voire quelques augmentations et spéculations ponctuelles.

Semaines 16 à 22: Un déficit inédit

Mi-avril, les arrivages passaient en deçà de 100 conteneurs par semaine (sans compter les livraisons du Costa Rica et de Porto Rico), marquant une phase de sous-approvisionnement du marché européen dans un contexte de demande stable. Les livraisons du Pérou, en fin de campagne, diminuaient progressivement et étaient partiellement compensées par celles du Brésil, du Costa Rica et de Porto Rico. Le retard de la campagne ouest-africaine, plus particulièrement de la Côte d'Ivoire, créait une période de déficit propre à maintenir le cours des mangues bateau à un niveau stable et soutenu. Cette situation, qui n’avait pas été observée depuis plusieurs campagnes, entraînait une hausse générale des cours et des effets de spéculation propulsant certains prix à des niveaux exceptionnels. Début mai, le passage de la campagne du Pérou à celle d'Afrique de l'Ouest s'opérait lentement, provoquant un creux de volumes important. Cette tendance au sous-approvisionnement était principalement due à la faiblesse des livraisons d'Afrique de l'Ouest, ainsi qu’au déficit du Brésil (- 30 à - 50 % par rapport à la même période de 2012).

Semaines 23 à 34: Traditionnelle période de transition

Fin mai, le dynamisme du marché européen de la mangue s'essoufflait. Les quantités disponibles demeuraient restreintes, mais la demande, notamment celle de la grande distribution, fléchissait nettement du fait de la persistance de prix élevés, de conditions météorologiques peu favorables et de l'arrivée plus importante de fruits de saison. A cela s'ajoutait une qualité plus aléatoire des fruits de Côte d'Ivoire, origine qui dominait alors le marché. En juin, l'intérêt pour la mangue chutait proportionnellement à l'engouement pour les fruits de production européenne, longtemps attendus. De plus, les mangues disponibles était d’une qualité moins fiable, leur évolution s'avérant souvent peu satisfaisante (attaques fongiques, flétrissement).

Le marché européen entrait alors dans une phase de transition avec la fin des arrivages de Côte d'Ivoire, le Mali et le Burkina Faso restant présents pour des volumes restreints. Le Sénégal et le Mexique démarraient ensuite leur campagne d'exportation sur un marché en phase descendante.     

A partir de mi-juillet et face au recul de la demande, l'approvisionnement s'avérait multiple et disparate en origines, variétés et qualité. On dénombrait des produits du Brésil (Tommy Atkins, Keitt et Palmer), de Porto Rico et de République dominicaine (Keitt), du Sénégal et du Mexique (Kent) ainsi que les derniers lots du Mali (Kent et Keitt). Les arrivages restaient mesurés et couvraient les besoins, notamment ceux de la grande distribution.

Semaines 35 à 43: Nouveau déficit

La fin août marquait un tournant dans l'évolution du marché. La concomitance d'un regain de demande et d'un net sous-approvisionnement sortait le marché de la relative atonie dans laquelle il stagnait depuis plusieurs semaines. Le prix des mangues, toutes origines confondues, connaissait une hausse brutale et sensible. La tendance se confirmait en septembre. Le déficit de volumes, dû à la faiblesse des livraisons d'Israël et aux apports limités du Brésil (qui privilégiera le marché nord-américain jusqu’à fin octobre), accentuait la tendance à la hausse des prix. La seconde source d'approvisionnement du marché européen était l'Espagne, avec principalement la variété Osteen. Son coût relativement élevé par rapport à la concurrence limitait sa diffusion essentiellement à la grande distribution. 

Semaines 44 à 48: Orientation à la baisse

Fin octobre, les exportations du Brésil progressaient et se diversifiaient avec les premières Kent. Les livraisons étaient majoritairement orientées vers les marchés européens, délaissant peu à peu les marchés nord-américains. Après le maintien de prix soutenus suite à une longue période d'approvisionnement légèrement en deçà des capacités naturelles d'absorption du marché, la tendance s'orientait à la baisse. Le Brésil demeurait  la seule source de volumes conséquents. Mi-novembre, les cours se dégradaient à nouveau nettement. L'augmentation et la régularité des livraisons du Brésil satisfaisaient la demande, occasionnant un fléchissement logique des prix qui variaient selon les places européennes. Néanmoins, ils restaient d'un niveau correct par rapport aux quantités réceptionnées, largement supérieures à celles enregistrées l'année précédente à la même époque, et ceci depuis cinq semaines. Les apports du Brésil étaient composés majoritairement de gros calibres, plus difficiles à valoriser, notamment auprès de la grande distribution.

Semaines 49 à 52: Difficile fin d'année

Fin novembre, les conditions de marché se dégradaient fortement sur l'ensemble de l’Europe, avec des baisses de prix plus ou moins marquées. L'augmentation conséquente des arrivages du Brésil et leur accumulation pendant trois semaines créaient une situation de surapprovisionnement dans un contexte de demande morose qui ne se dynamisait pas à l'approche des fêtes de fin d'année. En décembre, le marché était même dépressionnaire, avec un surapprovisionnement marqué qui maintenait une forte pression sur les cours. Les quantités réceptionnées dépassaient très largement les capacités d'absorption du marché européen. La demande restait modeste et l'approche des fêtes ne semblait pas provoquer un regain d'intérêt des acheteurs. Le décalage entre offre et demande entraînait la formation de stocks qui ne firent que s'alourdir avec le temps.

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