Espagne: prevision agrumes 2017-2018

  • Publié le 12/12/2017 - Elaboré par IMBERT Eric
  • FruiTrop n°253 , Page 40 à 41
  • Gratuit

Un leader en petite forme

Alternance de production et problèmes climatiques, en particulier dans la Communauté valencienne

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Le premier exportateur mondial d’agrumes affiche une petite forme au démarrage de cette saison 2017-18. Avec 6.3 millions de tonnes attendues, la récolte est loin de son niveau normal, de l’ordre de 6.7 à 7.2 millions de tonnes depuis le début de la décennie. Cette baisse est multifactorielle. D’une part, le phénomène d’alternance de production entre en ligne de compte. La récolte espagnole a été d’un très bon niveau en 2016-17, contrairement à ce que laissent penser des exportations clairement inférieures à la normale compte tenu d’importants problèmes de qualité liés à une météorologie très défavorable. D’autre part et surtout, le climat a de nouveau eu un impact négatif fort en particulier dans la Communauté valencienne, cœur de l’agrumiculture  export espagnole. Le déluge de l’hiver 2016-17 a laissé des stigmates (chlorose des arbres, ayant provoqué une floraison irrégulière), alors que les températures au printemps ont été de surcroît défavorables à la nouaison. De plus, la sécheresse a pris des proportions catastrophiques, en particulier sur  toute la côte du Levant où se concentre une grande part de la production citricole (nouvelle année de déficit hydrique, phénomène récurrent depuis 2013, ayant fait sombrer le niveau des barrages à 38 % de leur capacité, du jamais vu depuis 1995).

agrumes - communaute valencienne - prevision de recolte
agrumes - communaute valencienne - prevision de recolte

Nules et Naveline particulièrement touchées

Les conséquences de ces problèmes multiples sont variables en fonction des variétés. Les spécialités de la Communauté valencienne de première partie de saison sont très touchées, à commencer par les variétés de clémentines et d’oranges les plus emblématiques de la citriculture espagnole que sont  les Nules et les Naveline. Ces deux cultivars, qui représentent plus de 70 % de la récolte de clémentine de la région pour la Nules et plus de 45 % de celle d’orange pour la Naveline, voient leur production reculer de plus de 20 % par rapport à la moyenne. Le déficit sera donc majeur durant le cœur de saison (novembre/décembre) puisqu’il touche fortement deux productions clés. Le pomelo, qui pèse peu dans l’immensité de la production ibérique mais beaucoup sur le marché communautaire, voit lui aussi sa production passer sous la moyenne. A l’inverse, la récolte s’annonce plutôt d’un bon niveau en petits agrumes tardifs, oranges tardives et citron.

Production croissante en citron, petits agrumes et oranges tardives

La bonne tenue de ces trois familles d’agrumes illustre la dynamique du verger espagnol ces dernières années. Certes, la tendance générale à la contraction des surfaces perdure. Le verger a reculé de 20 000 ha depuis le début de la décennie, notamment en raison des difficultés endémiques de la « petite » citriculture traditionnelle de la Communauté valencienne. Pour autant, si certaines variétés de clémentine comme la Nules ou la Marisol, certains hybrides comme la Fortuna ou l’Ortanique et certaines oranges comme la Naveline ont été largement arrachés, les surfaces se sont nettement développées pour d’autres cultivars. C’est notamment le cas du citron, dont le verger s’étendrait désormais sur plus de 41 000 ha selon le ministère de l’Agriculture (+ 3 600 ha par rapport au point bas connu en 2014). La production, actuellement de l’ordre de 1.1 million de tonnes, pourrait approcher 1.4 à 1.5 million de tonnes d’ici le début de la prochaine décade. C’est aussi le cas pour certains hybrides tardifs. Les surfaces sont maintenant stabilisées en Orri et Nadorcott à respectivement 2 200 ha et 4 600 ha (plus de licences accordées). Cependant, le potentiel export devrait continuer à croître avec la montée en puissance des jeunes vergers (environ 200 000 t attendues en Nadorcott, contre 156 000 t en 2016-17, et 70 000 t en Orri, contre 26 000 t en 2016-17). Il en va de même pour la Tango, dont la commercialisation démarre réellement cette saison (25 000 t attendues) et dont on ne connaît pas les surfaces avec précision (estimées à 3 000 ha). Enfin, c’est aussi le cas pour les oranges tardives (Navel super tardives, largement plantées à la fin de la dernière décennie, et Valencia améliorées, dont les plantations se sont développées ces dernières années). Reste une question, de taille dans certaines régions : les ressources en eau permettront-elles l’expression de ce potentiel ?

agrumes - espagne - evolution des surfaces
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agrumes - espagne - production
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agrumes - espagne - prevision de recolte
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