Les importations de mangue de l’Union européenne ne cessent de progresser, ayant pulvérisé en 2016 le seuil, longtemps considéré comme inatteignable, des 300 000 t importées. En ajoutant les envois de l’Espagne, on totaliserait près de 336 000 tonnes. Cependant, la consommation européenne reste inférieure à celle des États-Unis, qui ont importé près de 465 000 tonnes en 2016 pour une population inférieure à celle de l’Europe.
En 2015, le marché européen frisait les 300 000 tonnes de mangue importées et les dépassait même en prenant en compte les quantités expédiées par l’Espagne. En 2016, le seuil des 300 000 tonnes a été franchi à 316 700 tonnes, jusqu’à 336 000 tonnes en ajoutant les envois de l’Espagne. Si cette progression est positive dans un contexte économique toujours incertain, elle n’en est pas moins largement inférieure à celle des États-Unis qui ont importé près de 465 000 tonnes en 2016. L’écart se creuse entre ces deux marchés essentiels pour la mangue, alors que la population américaine est inférieure à celle de l’Europe.
La déduction logique de l’examen de ces chiffres est que la consommation de mangue est moindre en Europe qu’aux États-Unis. La proximité des pays producteurs comme le Mexique par exemple et l’aire d’influence de l’Amérique du Nord sur l’Amérique latine constituent des explications de cette augmentation exponentielle de la consommation. D’autres éléments fondamentaux accompagnent également ce mouvement, notamment l’importante population d’origine latino-américaine résidant aux États-Unis et la communication dont bénéficie le produit. La population latino-américaine forme un socle ou un moteur de consommation pour la mangue, produit courant dans les pays d’origine. Le secteur de la commercialisation des mangues, quant à lui, dispose de fonds et de structures fortes favorisant une communication intense et ciblée qui semble efficace. Des associations communiquent dans de nombreux domaines, comme l’alimentation, le sport et l’enseignement, mettant en avant les atouts nutritionnels du fruit ou ses apports positifs et ses modes d’utilisation. La mangue, à l’instar de l’avocat, profite également d’une large communication audiovisuelle qui va jusqu’à des spots publicitaires lors du « Super Bowl », cible particulièrement recherchée par les entreprises compte tenu de l’audience obtenue par ce programme sportif.
Dans l’Union européenne, la consommation de mangue est nettement plus contrastée selon les états membres. Le Royaume-Uni et l’Allemagne se détachent en ce qui concerne les volumes importés. Les Pays-Bas apparaissent également comme un marché destinataire essentiel. Pays réceptionnaire de marchandises de par ses infrastructures portuaires, il draine en effet une grande partie des importations européennes de fruits, dont la mangue. Aussi, les chiffres attribués à ce pays doivent-ils être étudiés avec précaution car ils peuvent conduire à des erreurs d’interprétation, la majeure partie des importations des Pays-Bas étant réexpédiée vers les autres pays européens ou voisins.
La consommation apparente des principaux pays de l’Union Européenne (importation - réexpédition / population) est également digne d’intérêt. Là encore, l’hypertrophie des chiffres des Pays-Bas et, pour une moindre part, de la Belgique paraît, par expérience, exagérée. En revanche, les chiffres des autres pays paraissent plus vraisemblables et peuvent servir de base à l’analyse. Le Portugal serait le pays où la consommation de mangue serait la plus élevée et cela depuis longtemps. En revanche, cette évaluation de la consommation a peu évolué au cours de la dernière décennie. Le Portugal détient le record européen de consommation de mangue, autour de 1.4 kg/habitant/an par habitant, tout à fait comparable à celle des États-Unis. Les marchés allemand et britannique arrivent ensuite avec respectivement 0.7 et 1.1 kg et une évolution positive sur la dernière décennie. Le marché français progresse, mais beaucoup plus lentement avec tout juste 0.5 kg/habitant/an, chiffre bien éloigné de la consommation de la banane par exemple. Les pays scandinaves (Danemark, Suède et Finlande) sont presque au même niveau avec une population trois fois moins importante. L’Italie reste loin derrière avec une des consommations européennes les plus basses. Quant à l’Espagne, il est difficile de donner une indication sur sa consommation dans la mesure où elle est également productrice de mangue. La dynamique de certains pays européens en termes de consommation de mangue et l’indigence de celle-ci dans d’autres pays laissent entrevoir un potentiel de développement encore inexploité. Si l’on en juge par la progression globale des importations européennes, des développements restent envisageables
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