Tout comme pour les petits agrumes, le scénario de cette campagne portera la marque de l’important déficit de production espagnol. Logique, car si le géant ibérique occupe une position un peu moins hégémonique en orange qu’en petits agrumes, il contrôle néanmoins pratiquement les deux tiers du marché communautaire d’hiver. Avec 3.2 millions de tonnes, la récolte espagnole affiche un déficit d’environ 8 % par rapport à la moyenne. La relative bonne tenue de la production andalouse, région jouant un rôle assez significatif pour cette famille d’agrumes, permet d’amortir la chute importante des volumes de la Communauté valencienne. De même qu’en petits agrumes, la tension sera forte durant le cœur de saison (novembre-décembre-janvier), la Naveline affichant un déficit de production particulièrement marqué dans la Communauté valencienne, zone reine pour cette variété (- 23 % par rapport à la moyenne).
L’approvisionnement s’annonce d’un meilleur niveau durant la deuxième partie de saison. D’une part, la production de Navel tardives (Lanelate) et super tardives (surtout Powell et Chislett) s’annonce inférieure de 12 % à celle de 2016-17 dans la Communauté valencienne, mais conforme à la moyenne, car la montée en puissance des jeunes vergers permet d’atténuer les effets du climat. D’autre part, on retrouvera aussi une récolte normale pour les Valencia et Valencia-like de type Delta et Midknight, ces dernières ayant été largement plantées ces dernières années. Pour autant, ce retour à des niveaux de production normaux ne sera pas synonyme d’approvisionnement moyen, car ces variétés, dont la saison démarrera vraisemblablement plus tôt faute d’un approvisionnement suffisant en Naveline, devront alimenter une période commerciale plus large.
Les tendances sont très variables du côté des origines de complément. L’Égypte, qui ne cesse de monter en puissance depuis trois saisons, s’accaparant même 15 % du marché d’hiver en 2016-17 avec près de 300 000 t, disposera d’une récolte plus large (+ 5 à + 10 %). De même, l’Italie retrouvera un niveau de production moins étriqué qu’en 2016-17, même s’il ne sera qu’à peine moyen (retour à une bonne récolte de sanguine de type Tarocco/Moro). L’effet sera double sur l’approvisionnement du marché communautaire : les exportations devraient remonter légèrement et, surtout, les importations en provenance des autres pays méditerranéens reviendront à un niveau normal (progression de 100 000 t en 2016-17), libérant du volume additionnel pour les autres marchés. A l’inverse, le Maroc, qui tend à revenir sur le marché communautaire après l’avoir pratiquement déserté, verra sa production reculer.
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