Les opérateurs des grands tonnages affrétés pour les bananes en Méditerranée avaient bien peu de motifs de réjouissance, eux qui depuis deux ans maintiennent l’activité du mode en surfant sur le creux de la vague entre la campagne d’agrumes et de kiwi de l’hémisphère Sud et celle des fruits à pépins. Et comme si cela ne suffisait pas, sur les trois seuls navires affrétés de Colombie et d’Amérique centrale vers la Méditerranée, deux étaient des petites unités.
À l’heure où le secteur reefer déplore la perte du marché de la tomate des îles Canaries au profit des transporteurs, il apparaît que l’origine de ce changement relève de facteurs échappant au contrôle des deux modes. Clairement, les volumes exportés sont désormais insuffisants pour justifier leur transport sur des navires reefers spécialisés. Cette baisse s’explique en partie par la concurrence accrue venue d’Espagne et du Maroc, mais principalement par la propagation de maladies qui touchent les végétaux et font chuter les récoltes.
En 2016-17, les Canaries ont expédié 55 000 t de tomate, un chiffre en recul de 6 700 t par rapport à 2015-16. Pour que le marché soit viable, les navires reefers doivent atteindre un coefficient de chargement de 55 %, d’après Gustavo Rodriguez, attaché de presse chez FEDEX. L’année dernière, ce coefficient est resté sous la barre des 50 %. CQFD !
Concernant les contrats de longue durée, alors que Geest étendait, ou plutôt renforçait son service caribéen vers le Royaume-Uni et le nord de l’Europe pour y inclure les escales colombiennes, il est apparu que le contrat d’affrètement des quatre navires Maestro du service en Méditerranée pour Chiquita est de 24 mois, et non 12, ce qui reporte les négociations à l’automne prochain. Trois renouvellements restent à valider pour 2018 et au-delà : le Solent et le Southampton Star avec FCC, le tonnage de Chartworld avec Cool Carriers, et enfin les cinq unités Line Island Class d’Équateur réparties entre Baltic Shipping et Star Reefers.
Malgré une demande désespérément atone pour le petit segment, il n’y a pas eu de changement d’équipement sur les trajets de Mauritanie vers l’Afrique de l’Ouest : l’engorgement des ports en Afrique a maintenu le tonnage hors du marché, et la pêche en Islande et dans les îles Féroé a été suffisante pour compenser les maigres prises au large du Maroc et de la Mauritanie. Quelques opérateurs isolés ont refait surface vers la fin du mois, perturbant le frêle équilibre et forçant les prix à la baisse. Toutefois, les opérateurs positionnent leur tonnage en prévision d’une excellente campagne de pomme de terre en novembre et décembre. Le recul des tarifs ne devrait pas perdurer.
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