Selon les évaluations disponibles à l’heure où nous mettons sous presse, l’ouragan Maria, de catégorie 5, a dévasté à 100 % la bananeraie guadeloupéenne. La Martinique, pourtant un peu plus éloignée du passage de l’œil du cyclone, n’a pas été épargnée par ce phénomène climatique d’une puissance oubliée depuis Hugo, qui avait frappé l’île trente ans plus tôt. Les pertes sont estimées à 70 %, les plantations du nord de l’île étant totalement anéanties et celles du sud touchées à des degrés divers. Globalement, Maria aurait détruit environ 200 000 t sur les 250 00 à 260 000 t que les Antilles françaises expédient annuellement vers l’Europe. L’état de catastrophe naturelle a été déclaré, permettant aux producteurs de toucher les aides européennes nécessaires au réinvestissement malgré l’absence de production. Néanmoins, il faudra attendre au moins neuf à dix mois, soit l’été 2018, avant de disposer des premiers fruits des replantations. C’est un énorme coup dur pour une filière déjà touchée par la tempête Matthew en 2016 (40 % de la production martiniquaise perdue) et confrontée à des difficultés de fond importantes que ce soit sur le plan phytosanitaire (contrôle de la cercosporiose noire) ou social. Les conséquences sont aussi dramatiques pour les entreprises de métropole en charge du transport, de la manutention, du mûrissage et de la distribution des fruits antillais. Maria a également frappé la grande zone de plantation du nord-ouest de la République dominicaine, déjà légèrement touchée par Irma. Au moins 30 % du potentiel export aurait été perdu, ce pourcentage pouvant être revu à la hausse car bon nombre de plantations ont été inondées durant une longue période. La République dominicaine exporte environ 350 000 à 400 000 t de banane, destinées à 90 % à l’UE-28.
Source : CIRAD
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