Russie : la banane moins en crise que le reste

  • Publié le 11/05/2016 - Elaboré par LOEILLET Denis
  • FruiTrop n°240 , Page 100 à 100
  • Gratuit

En parlant du marché russe, un opérateur européen disait récemment : « on y comprend rien de toute façon ». Le verdict est un peu définitif, mais la vérité n’est pas très éloignée. La consommation russe de banane — mais pas que — a chuté en 2015...

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 C’est 500 grammes de moins par habitant, soit 5 % de baisse en volume. C’est quasiment 1 kg de consommation qui a été perdu en deux ans.

En 2015, le marché a atteint 1.2 million de tonnes, contre un peu plus de 1.3 million de tonnes en 2013. Rien de grave cependant, car le début de l’année 2016 a été tonitruant, janvier et février ayant dépassé de 30 à 40 % l’approvisionnement constaté sur ces mêmes mois en 2015. C’est l’Équateur qui tient le marché à près de 99 %. Les Philippines s’effondrent et le Costa Rica reflue fortement, mais il s’agit là de volumes très faibles.

L’effondrement du rouble face à toutes les monnaies n’est sans doute pas étranger à l’effritement des importations. Mais la banane a cela d’intéressant en temps de crise qu’elle est la calorie la moins chère du marché du frais. Alors que les prix import en rouble ont bondi en 2015, passant de 537 à 788 roubles par carton, le prix de détail est passé de 13 à 16 roubles par kilo. L’augmentation est rude, mais l’inflation est elle aussi galopante : de l’ordre de 13 % en 2015. Enfin, si les étiquettes des bananes valsent, celles des produits concurrents valsent tout aussi rapidement. Un kilo d’orange ou de pomme vaut de 20 à 25 % plus cher qu’un kilo de banane. La différence tend à s’amenuiser ces dernières années, mais l’écart reste conséquent.

De manière plus générale, l’UE a tout intérêt à ce que la Russie capte plus d’un million de tonnes par an de bananes équatoriennes, fruits souvent décrits comme très mobiles et qui pourraient alourdir l’excédent mondial, si excédent il y a. Rappelons que les ventes au détail ont chuté de 10 % en 2015, en lien avec la baisse des salaires réels (- 9.5 % en 2015). Aussi, on se satisfera d’une récession de l’économie russe annoncée à seulement 1 % contre 3.7 % en 2015 et d’un marché bananier qui ne baisse que de 5 %.

banane - russie - consommation
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banane - russie - importations
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