Si, pour les années précédentes, nous avions réussi à dégager une tendance paneuropéenne en termes d’évolution du prix de détail, il sera quasiment impossible de faire de même pour 2016. Par le passé, trois grands types de comportement très distincts de la part de la grande distribution européenne ont été relevés. Celui du « passager clandestin » (2012) se caractérisait par un secteur de la distribution qui suivait et même largement exagérait la poussée inflationniste du prix vert en faisant valser les étiquettes. Celui du « partenaire vertueux » (2014) qui diminuait son prix de vente au détail alors que le prix import stagnait. Enfin, celui du « coucou » (2013), qui, comme l’oiseau du même nom, profitait des ressources des autres en augmentant sa marge tandis que les prix import baissaient.
Déjà en 2015 (cf. FruiTrop n°238, page 78), nous n’avions pas réussi à raccrocher l’année à un de ces comportements type. On constate la même absence de tendance générale en 2016, avec un bémol toutefois : les prix les plus bas sont, comparativement, de plus en plus bas. Pour le dire autrement, on constate en Espagne pour le segment banano, en Allemagne dans le hard discount et au Royaume-Uni pour la référence pré-emballé, que les prix de détail ont chuté entre - 1 et - 8 %. La baisse la plus sensible se situe encore et toujours au Royaume-Uni, où le résultat du référendum sur le Brexit, qui a entraîné un recul de la livre face à l’euro ou au dollar, n’a en rien calmé la guerre des prix entre distributeurs. La baisse fut très modérée sur les autres marchés.
A l’inverse, en France pour les segments classiques ou promo, en Allemagne hors hard discount et en Espagne pour la plátano de Canarias, les prix ont augmenté. Certes, les mouvements haussiers sont, là aussi, modérés, mais rappelons que les prix import ont, quant à eux, reflué : entre 0.40 et 1 euro du carton entre 2015 et 2016. Terminons cette rapide analyse avec deux exemples singuliers. C’est l’Espagne qui nous fournit le premier avec une stupéfiante chute du prix vert (référence super extra) de 14 % et un prix de détail qui gagne 1 %. Les producteurs canariens jugeront. Le second exemple vient de la France qui joue l’exception, avec des prix de détail qui augmentent tant dans les références hors promo que promo, alors que le prix import s’effrite un peu (- 1 %)
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