Maroc : prevision agrumes 2017-2018

  • Publié le 12/12/2017 - Elaboré par IMBERT Eric
  • FruiTrop n°253 , Page 42 à 43
  • Gratuit

Maroc vert et changement climatique

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Cette saison encore, la météo a eu raison des très importants efforts de plantation réalisés ces dernières années dans le cadre du plan Maroc vert. La longue période de forte chaleur, qui a prévalu durant la majeure partie de l’été et de l’automne, et ses conséquences en termes de disponibilité en eau d’irrigation, devraient conduire à un recul de la production. La baisse serait de 10 à 15 % selon les professionnels, chiffre très estimatif en l’absence cette saison encore d’une prévision officielle de la part du ministère de l’Agriculture. Fort logiquement, les petits agrumes seraient moins touchés que les oranges, compte tenu de développements de surfaces très inégaux entre ces deux groupes ces dernières années. Le flou plane encore à l’heure où nous mettons sous presse sur le potentiel export de clémentine, en raison du calibrage limité d’une part importante de la production (notamment dans le Souss et dans la région de Berkane). Malgré l’avance de commercialisation enregistrée en début de saison grâce à la précocité de la production, les exportations globales pourraient ne pas atteindre le niveau de l’an passé. La campagne de Nour s’annonce en revanche similaire à celle de 2016-17 et donc moyenne. Seul le potentiel export de Nadorcott devrait progresser de manière sensible (+ 10 à + 15 %), grâce aux développements de surfaces importants intervenus ces dernières années (6 000 ha plantés) et aux techniques de pointe utilisées pour sa production. Pour l’orange, la reprise d’une dynamique export, très perceptible ces dernières années, risque fort d’être bridée par le déficit de production et l’accroissement des ventes locales durant la période de Ramadan (en pleine campagne de Maroc Late de nouveau cette saison).

agrumes - maroc - surfaces plantees
agrumes - maroc - surfaces plantees

Le marché russe, plus aussi central que par le passé

La répartition des envois par destination devrait continuer à évoluer. La Russie, très et trop centrale jusqu’en 2013-14, a vu sa part de marché tomber de la moitié à un tiers environ. Le récent renforcement du partenariat entre ces deux pays, notamment dans le domaine commercial, et le lancement d’une ligne directe Maroc/Russie par CGA-CGM pourraient contribuer à freiner cette érosion. Pour autant, la diversification des exportations reste un axe stratégique. L’UE-28 est en ligne de mire, et du terrain a été reconquis. Les envois, qui plafonnaient entre 170 000 et 180 000 t lors d’une année de production normale jusqu’en 2013-14, ont approché 260 000 t en 2016-17. L’objectif est de cibler les marchés où le poids lourd espagnol est le moins compétitif  (Royaume-Uni, qui a déjà bien répondu, Europe du Nord) en mettant en place notamment des outils de distribution/commercialisation en aval. L’Amérique du Nord est un autre axe stratégique où, là aussi, les agrumes marocains ont gagné du terrain. Malgré des importations d’agrumes de Méditerranée désespérément stagnantes aux États-Unis, le Maroc tend à gagner des parts de marché sur l’Espagne. Par ailleurs, les exportations vers le Canada se développent, alors qu’un accord de libre-échange entre les deux pays devrait être signé prochainement.

agrumes - maroc - exportations vers les principaux marches
agrumes - maroc - exportations vers les principaux marches

Un besoin impérieux de progresser à l’export et dans le domaine de la transformation

Le Maroc est condamné à gagner le pari du développement et de la diversification de ses débouchés, non seulement à l’export mais aussi au niveau de la transformation (équivalent de 120 000 t d’agrumes frais importés sous forme de jus, alors que le pays transforme seulement 50 000 t par an). La production, qui a déjà regagné un million de tonnes en dix ans, n’a pas fini son envolée. L’objectif de production du plan Maroc Vert (2.9 millions de tonnes) est plus que réaliste et sera vraisemblablement dépassé, au vu du développement des surfaces enregistré depuis son lancement. L’extension du verger marocain est désormais de 123 000 ha, soit 40 000 ha de plus qu’en 2006 et 18 000 ha au-dessus des objectifs du plan Maroc Vert.

agrumes - maroc - production
agrumes - maroc - production

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