L’avocat en Afrique du Sud

  • Publié le 13/05/2016 - Elaboré par IMBERT Eric
  • FruiTrop n°240 , Page 40 à 47
  • Gratuit

Fiche pays producteur

L’Afrique du Sud, acteur historique du marché européen de l’avocat de contre-saison, figure parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux avec des envois annuels compris entre 50 000 et 65 000 t. Les producteurs profitent de l’augmentation de la demande communautaire pour développer leurs plantations à un rythme d’environ 500 ha par an, tout en cherchant à accroître leur compétitivité et à diversifier leurs débouchés (marché local, États-Unis, Asie) face à l’explosion des volumes de leur principal concurrent péruvien.

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Localisation

La majeure partie des 15 500 ha de vergers est située dans les plaines (Lowveld) aux sols acides du nord-est du pays, dans les trois districts bordant la frontière mozambicaine ou l’océan Indien. Les étés sont chauds et humides (plus de 1 000 mm de précipitations) et les hivers doux et secs. Le Limpopo, province située à l’extrême nord du pays, regroupe environ 60 % de la production près des localités de Tzaneen et Levubu, notamment dans les vallées des rivières Letaba et Levubu au pied des premiers contreforts du Soutspanberg et du Drakenberg. Le Mpumalanga vient en deuxième position, avec environ un tiers des surfaces dans les vallées situées près des villes de Nelspruit et de Hazyview. Le reste du verger se situe plus au sud, principalement dans la région plus fraîche du Kwazulu-Natal (zone de Nkwalini et des « Natal Midlands », au nord-ouest de Durban), quelques plantations ayant aussi été établies dans l’Eastern Cape, au nord de Port Elizabeth (Addo). Les plantations, toutes irriguées, ont une surface moyenne de 45 ha et un rendement de l’ordre de 9 t/ha. Les principales contraintes sanitaires sont le Phytophthora root rot (bien maîtrisé grâce à des porte-greffes résistants et à des méthodes de lutte chimique), l’anthrachnose et la cercosporiose, notamment sur les variétés vertes. La météo peut parfois être limitante (grêle, sécheresse). Le secteur compte environ 6 000 employés permanents.

avocat - afrique du sud - carte zones de production
avocat - afrique du sud - carte zones de production

Production

L’avocat, introduit par les colons dès la fin du XVIIe siècle, a commencé à être cultivé vers le début des années 1930 (premières plantations au Westfalia Estate par le Dr Hans Merensky). Toutefois, ce n’est qu’au cours des années 1960 que la filière a réellement pris son essor, notamment pour se substituer aux plantations d’agrumes atteintes par le Huanglongbing. La production s’est fortement développée jusqu’au début des années 1990, où plusieurs saisons de sécheresse, couplées à une montée des coûts et à un marché international moins ouvert, ont conduit à une quasi-stagnation des volumes. Elle a ensuite repris sa croissance, pour se stabiliser entre 90 000 et 110 000 t hors accident climatique. Le mouvement d’extension du verger s’est accéléré ces dernières saisons (environ 500 ha/an), sous l’influence de la croissance des demandes européenne et locale. Les producteurs ciblent principalement les régions où des variétés permettent d’étendre le calendrier de commercialisation. La SAAGA, association regroupant environ 85 % des producteurs, assure depuis sa création en 1967 un rôle de liaison, de représentation et d’appui technique. Les principaux axes de travail sont l’ouverture de nouveaux marchés et l’accroissement de la compétitivité face à l’explosion des volumes du concurrent péruvien (matériel végétal amélioré, fertilisation et irrigation, accroissement de la densité).

avocat - afrique du sud - production
avocat - afrique du sud - production

Débouchés

La filière reste principalement orientée vers l’exportation, qui absorbe environ 45 % de la production. Cependant, le marché local se renforce, notamment grâce aux campagnes de promotion initiées par la SAAGA (« add an avo ») et à la percée de l’avocat dans la grande distribution. De plus, l’ajout des cultivars de type Hass dans la gamme proposée sur le marché local, aux côtés des variétés vertes traditionnellement consommées, permet d’élargir la fenêtre de commercialisation. Les marges de progression du marché sud-africain restent très importantes, si l’on tient compte d’un niveau de consommation actuel de l’ordre de 800 à 900 g/habitant/an. L’industrie des dérivés, concentrée dans les mains de cinq sociétés, transforme des volumes assez stables de l’ordre de 10 000 à 13 000 t en huile ou pulpe, excepté lors des années de sous ou surproduction.

avocat - afrique du sud - debouches
avocat - afrique du sud - debouches

Variétés

Les variétés de type Hass dominent avec environ 50 à 55 % des surfaces et occupent une part croissante. Elles représentent environ deux tiers des plantations nouvelles. Le développement est notamment sensible pour les cultivars de ce groupe permettant d’étendre le calendrier de commercialisation grâce à leur précocité (comme Carmen et Maluma, plantés à hauteur d’environ 300 à 340 ha chacun) ou leur tardiveté (Gem, planté à environ 300 ha lui aussi ou Lamb). La grande diversité de climats, liée à l’extension des plantations sur plusieurs degrés de latitude, permet d’élargir considérablement la saison. Les variétés vertes continuent de représenter des surfaces importantes (25 à 30 % du verger pour le Fuerte et environ 10 % chacun pour le Ryan et le Pinkerton).

avocat - afrique du sud - calendrier de recolte
avocat - afrique du sud - calendrier de recolte

Exportations

Le secteur s’est construit en alimentant et en développant par un marketing actif le marché européen de l’avocat de contre-saison. Il affiche une belle dynamique grâce à la forte croissance de la demande communautaire de Hass, destination dont les exportateurs sud-africains restent néanmoins très dépendants. Les exportations vers ce marché sont passées d’une moyenne de 10 millions de colis de 2000 à 2010 à un niveau compris entre 11.5 et 14.5 millions de colis depuis le début de la décennie, la part du Hass grimpant dans le même temps de 45 % à 65 %. Logistique oblige, la Hollande est une plaque tournante importante. Cependant, le Royaume-Uni, où la SAAGA continue de mener un marketing très actif, la France et la Scandinavie sont les principaux marchés des avocats sud-africains. Les volumes exportés hors UE se développent mais restent mineurs, d’environ 3 000 t en 2014 et 2015 essentiellement dirigées vers la Russie et les pays voisins d’Afrique. La profession travaille ardemment à l’ouverture du marché des États-Unis (négociations très avancées) et de certains pays d’Asie (Chine, Japon, Thaïlande et Vietnam). En outre, la SAAGA assure à ses membres un solide appui technique (contrôle qualitatif à l’arrivée, etc.), ainsi qu’en coordination commerciale et en marketing. Le secteur export compte une quinzaine de sociétés, mais est concentré à plus de 80 % dans les mains de cinq producteurs/exportateurs majeurs : Westfalia, qui contrôle 45 à 50 % des volumes, et Afrupro, Halls, ZZ2 et Univeg, dont les parts de marché sont de l’ordre de 10 à 15 % chacun.

avocat - afrique du sud - exportations par destination
avocat - afrique du sud - exportations par destination
avocat - afrique du sud - exportations
avocat - afrique du sud - exportations
avocat - afrique du sud - exportations
avocat - afrique du sud - exportations

Logistique

Après conditionnement, les fruits sont chargés dans des camions réfrigérés ou directement en conteneurs sous atmosphère contrôlée ou modifiée (ou utilisation de 1-MethylCycloPropène). Ils sont ensuite acheminés par voie terrestre jusqu’au port de Cape Town (2 000 km de trajet environ, soit entre 24 et 48 heures de transport). Quelques volumes (environ 4 %) sont expédiés via le port de Durban. Un contrôle de qualité obligatoire est réalisé au départ par le Perishable Products Export Control Board (PPECB), avant chargement sur les navires.

avocat - afrique du sud - logistique maritime
avocat - afrique du sud - logistique maritime

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