Aldi US blackliste huit insecticides utilisés ou potentiellement utilisables sur bananiers

  • Publié le 15/12/2016 - Elaboré par Cirad
  • FruiTrop n°245 , Page 2 à 2
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C’est un signal fort que vient d’envoyer Aldi US a tout le marché

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A partir du 1er janvier 2017, la filiale américaine du discounteur allemand (plus de 1 500 points de vente aux États-Unis en forte progression) annonce bannir de ses rayons les produits ayant été traités par les huit insecticides suivants : Thiametoxam, Chlorpyrifos, Clothianidin, Cypermethrin, Deltamethrin, Fipronil, Imidacloprid, Sulfoxaflor. Tous sont utilisés ou potentiellement utilisables contre les ravageurs du bananier, comme le charançon et les thrips pour les usages les plus courants, mais aussi contre les cochenilles, les chenilles défoliatrices ou les pucerons. Certains de ces pesticides sont utilisés notamment dans les systèmes de production en zones dollar, mais également dans d’autres zones de production (hors Antilles françaises). Au moins trois leçons sont à tirer de cette déclaration :

  • A n’en pas douter, cette annonce va faire tache d’huile et pousser les autres distributeurs, et pas seulement américains, à se positionner et à prendre des mesures équivalentes.
  • C’est un signe fort adressé aux producteurs pour faire évoluer radicalement leurs systèmes de production. Des solutions éprouvées aux Antilles françaises et ailleurs existent, comme par exemple les pièges à phéromones contre les charançons ou l’engainage précoce des régimes contre les thrips. Dommage qu’il faille attendre des ruptures commerciales aussi brutales pour les voir déployées en plantation.
  •  Enfin, c’est une validation par le commerce des stratégies bio que l’Europe veut promouvoir, notamment dans la prochaine version de la PAC.

On le sait, l’innovation par la rupture est le moteur du changement dans les filières, qu’elles soient agricoles ou industrielles. Ce nouvel épisode va faire bouger les lignes et pousser les producteurs à améliorer la qualité environnementale et sociale de leur chaîne de valeur. Si la distribution joue parfaitement son rôle de prescripteur, elle doit aussi dépasser ce rôle de censeur et accompagner les producteurs dans la voie de la durabilité. Manier le bâton mais aussi la carotte sont les deux parties d’une même équation. La distribution ne doit pas seulement s’en laver les mains, elle doit aussi participer et même porter la révolution des systèmes de production.

Sources : organicauthority.com, CIRAD

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