La campagne de Victoria a été marquée par une baisse de l’approvisionnement, surtout lors des périodes critiques en termes de demande, permettant une bonne valorisation des fruits malgré quelques soucis de qualité. L’offre réunionnaise, souvent déséquilibrée en début de campagne par la présence de nombreux fruits de petit calibre, s’est progressivement stabilisée au fil de la campagne. En revanche, l’offre mauricienne, plus régulière en calibre, a été moins disponible en fin de campagne. Le marché continue de privilégier le Victoria de la Réunion, dont les cours moyens ont été, comme bien souvent, supérieurs à ceux de l’offre mauricienne à quelques exceptions près.
La production de Victoria de l’océan Indien n’a pas subi les évènements cycloniques qui frappent souvent la région. Cependant, tant l’offre de la Réunion que celle de Maurice ont connu des moments de flottement qui ont affecté la disponibilité du fruit sur les marchés et permis de maintenir des niveaux de prix relativement stables. En fin de campagne, de fortes pluies en zones de production ont eu un impact sur la qualité et la disponibilité des fruits en provenance de Maurice.
Plus régulière et plus importante en volume, l’offre mauricienne a également été plus régulière en termes de calibres proposés. Davantage présente dans les enseignes de la grande distribution, elle a fait l’objet de nombreuses opérations de promotion, comme les années précédentes. Même si elle est jugée de qualité moindre que sa concurrente réunionnaise, elle s’est néanmoins écoulée sur de bonnes bases de prix.
L’offre réunionnaise, toujours très appréciée des consommateurs, a cependant connu ses travers habituels, à savoir de trop nombreux petits calibres peu recherchés et difficiles à valoriser. C’est la présence de ces petits fruits, parfois en volumes très importants et proposés à bas prix, qui a contribué à élargir la fourchette des cours de l’origine et à minorer les résultats de certains opérateurs. Les fruits réunionnais ont surtout été vendus dans les magasins spécialisés.
La campagne au fil des mois
Dans l’ensemble, la campagne écoulée a été plutôt bonne, avec des cours moyens en hausse pour les deux origines par rapport à la campagne précédente. Ainsi, au stade import, les prix ont fluctué entre 3.15 et 4.00 euros/kg pour les fruits de la Réunion et entre 2.75 et 3.75 euros/kg pour ceux de Maurice.
De la semaine 41 à la semaine 53 de 2015, l’offre de Victoria a régulièrement augmenté. Tout au long du mois d’octobre, l’offre réunionnaise a été déséquilibrée par de trop nombreux petits fruits de calibres 9 et 10. Les opérateurs ont été obligés de réajuster leurs prix pour ces calibres afin d’éviter la constitution de stocks. En fin de mois, alors que la demande était affectée par les congés scolaires, les opérateurs sont parvenus à rester fluides grâce à la mise en place d’opérations de promotion. En novembre, le rééquilibrage de l’offre réunionnaise s’est fait au détriment des fruits de calibre 8, qui ont été plus nombreux. Là encore, ce sont des opérations de promotion qui ont permis de maintenir une stabilité des cours ainsi qu’une bonne fluidité des ventes. Plus irrégulière en qualité, l’offre mauricienne a eu du mal à capter la demande et cela s’est souvent ressenti sur les cours. En fin d’année, l’offre réunionnaise, en forte progression et plus équilibrée en termes de calibres, n’a pas eu de mal à se vendre, aidée il est vrai par une offre mauricienne moins présente. La demande, plus soutenue pour les fêtes de fin d’année, a permis une fois encore de confirmer le côté festif du Victoria. Les cours moyens durant cette première période ont fluctué entre 3.15 et 3.75 euros/kg pour les fruits de la Réunion et entre 2.85 et 3.30 euros/kg pour ceux de Maurice.
Comme lors de chaque campagne, le marché a été moins actif après la fin de l’année. De la semaine 1 à la semaine 12 de 2016, la demande a été nettement moindre. Pour autant, les cours sont restés très fermes et ont même progressé car l’offre globale de Victoria était limitée et ne permettait pas de couvrir la demande. L’augmentation des volumes avant Pâques a été facilement absorbée car le marché manquait de fruits. Elle s’est simplement traduite par une baisse des prix, qui avaient atteint leur niveau le plus élevé de la campagne. En effet, durant cette période, les cours moyens ont été de 3.75 euros/kg pour les fruits de Maurice et ont oscillé entre 3.25 et 4.00 euros/kg pour ceux de la Réunion.
De la semaine 13 à la semaine 35, la demande s’est progressivement reportée vers les fruits de saison disponibles en volumes plus importants et proposés à bas prix. Le marché du Victoria a donc été moins actif. Parallèlement, l’offre globale a été moins importante. On a alors assisté à une synchronisation de la fourchette des cours des deux origines, liée en partie au fait que seuls les inconditionnels du fruit continuaient leurs achats. Cette synchronisation s’est faite au détriment de l’offre réunionnaise, déséquilibrée par de trop nombreux fruits de calibre 8 et dont les prix ont dû être réajustés à la baisse. A partir de la semaine 33, les prix moyens des deux origines étaient d’environ 3.25 euros/kg.
Depuis le début du mois de septembre, le marché du Victoria semble avoir retrouvé un peu de tonus. L’offre reste cependant toujours assez limitée, mais devrait progressivement se mettre en place pour les fêtes de fin d’année
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