Campagne européenne de fruits à noyau

  • Publié le 12/06/2016 - Elaboré par BENOIT-CELEYRETTE Cécilia
  • FruiTrop n°241 , Page 38 à 40
  • Gratuit

Premiers éléments de récolte 2016

Les prévisions de la récolte européenne de fruits à noyau ont été dévoilées lors du récent salon de l’EuroMéditerranée (Medfel) qui s’est déroulé à Perpignan du 26 au 28 avril derniers. Il en ressort que la campagne est finalement revenue sur un calendrier normal avec un printemps froid et humide, même si l’hiver très doux a entraîné une floraison très précoce. Les premiers volumes ont donc été récoltés mi-avril dans le sud de l’Espagne.

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Les conditions climatiques très variables et les épisodes de gel survenus en février et mars ont conduit les producteurs à retarder les chantiers d’éclaircissage et, une fois n’est pas coutume, à différer la publication des prévisions de récolte en pêche et nectarine attendues à la baisse. La production d’abricot s’annonce également encore déficitaire après une petite année 2015 (- 11 % sur 2015 et - 11 % sur la moyenne 2010-14), et pourrait au mieux atteindre 442 000 t, soit un potentiel inférieur à celui de 2013 ou même de 2008.

Des incertitudes en pêche et nectarine

Les prévisions de récolte européennes, annoncées fin mai, confirment les tendances esquissées, à savoir une production en recul assez marqué, inférieure même à celle de 2013, avec un déficit proche de celui 2003 et 1998. Cette baisse peut s’expliquer par une légère réduction des surfaces, mais surtout par des conditions climatiques très singulières durant l’hiver et le printemps, imputables probablement à la fin d’El Niño dans le Pacifique. Les surfaces continuent, en effet, de se contracter dans de nombreux bassins de production, notamment le nord de l’Italie, la France et la Grèce, tandis qu’elles se stabilisent en Espagne après le rythme soutenu de plantation de la dernière décennie. Par ailleurs, on s’attend à des pertes, en particulier sur les variétés des zones précoces en Espagne et en Italie, conséquence des épisodes de gel survenus en février et mars après un hiver doux ayant induit une floraison précoce. Le potentiel était encore très incertain fin avril pour les variétés de saison et tardives, le printemps froid et humide ayant étalé la floraison des arbres parfois sur trois voire quatre semaines, contre une à deux habituellement. Il en résulte une perte de l’avance prise en début d’année et une forte hétérogénéité sur les arbres, avec simultanément des fleurs et des petits fruits dont l’avenir est incertain et des fruits dits différenciés qui eux arriveront à terme. Ainsi, la zone de Valence annonçait déjà lors du Medfel une baisse de 22 % de sa production, celle de Murcie un recul de 15 % et l’Andalousie une diminution de 3 %. De même, la baisse serait d’au moins 6 % dans les zones de production les plus précoces du sud et du centre de l’Italie.

Globalement, la prévision de production pour les pêches, nectarines et pavies serait de seulement 2.73 millions de tonnes, soit une nouvelle baisse de 6 % par rapport à 2015. Et comme annoncée, la baisse serait assez sensible en Italie (- 11 %), avec un déficit marqué sur les précoces, tandis qu’elle serait amortie en Espagne (- 2 %) grâce au développement des jeunes vergers de pêches et nectarines plates (+ 5 %). La baisse devrait également être assez sensible en France (- 4 %). La Grèce, moins affectée, annonce un petit regain (+ 3 %).

peche et nectarine - UE28 - production
peche et nectarine - UE28 - production
peche et nectarine - UE28 - evolution production
peche et nectarine - UE28 - evolution production

Une production historiquement basse en abricot

Les conditions climatiques (hiver doux suivi d’un printemps froid et humide avec des gelées) devraient entraîner en 2016 une nouvelle baisse du potentiel en abricot, qui tomberait en deçà de 450 000 t, soit un tonnage inférieur à celui de 2013 ou même de 2008. Ainsi, la production sera très déficitaire en Italie et en France (particulièrement dans le Gard, la Crau et en Rhône-Alpes, les pertes étant plus réduites dans le Roussillon). Elle sera un peu plus amortie en Espagne du fait de la hausse des surfaces (variétés modernes). La Grèce, elle, semble avoir été relativement épargnée et aurait même bénéficié de conditions climatiques favorables. Néanmoins, comme en pêche et nectarine, les calendriers de production devraient finalement être normaux, le printemps froid ayant annihilé l’avance de l’hiver.

Au niveau structurel, il faut noter que la modernisation des vergers se poursuit, notamment en Espagne dans la plupart des zones de production, mais également en France, où la recherche est très active, surtout sur les créneaux précoces et tardifs, ainsi que dans le sud de l’Italie. De même, en Grèce, même si la variété Bebeco demeure encore un pilier de la production nationale, les plantations s’accélèrent en variétés plus modernes.

abricot - UE28 - evolution production
abricot - UE28 - evolution production
abricot - UE28 - production
abricot - UE28 - production

Une campagne toujours sous embargo

La baisse du potentiel devrait donc permettre de limiter la pression sur le marché européen, alors que la filière s’apprête à passer sa deuxième campagne sous embargo de la Russie qui, rappelons-le, absorbait jusqu’ici chaque été 165 000 t de pêche et nectarine en provenance d’Europe. En effet, la fermeture de ce marché l’an dernier avait créé dès le début de la campagne une certaine tension et désorganisation du marché. Les opérateurs exportant vers cette destination durent trouver des alternatives, notamment les producteurs espagnols qui expédiaient alors 110 000 t de pêche et nectarine ou les grecs (26 000 t). Au niveau commercial, les efforts seront donc encore concentrés cette année sur la recherche de nouveaux débouchés pour compenser la fermeture du marché russe, toujours en cours. Les alternatives sont toutefois peu nombreuses, ces fruits particulièrement périssables n’étant pas vraiment adaptés à de longues périodes de transport. La baisse des envois extra-communautaires de pêche et nectarine s’est d’ailleurs élevée l’an dernier à près de 80 000 t entre mai et septembre, selon les douanes européennes. Les opérateurs ont donc de nouveau demandé que la Commission européenne adopte sans délai la prolongation des mesures exceptionnelles pour les fruits et légumes affectés par l’embargo russe au-delà du 30 juin

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