Marché européen de la mangue - Bilan mensuel 2015

  • Publié le 12/04/2016 - Elaboré par GERBAUD Pierre
  • FruiTrop n°239 , Page 65 à 67
  • Gratuit

La bonne année

L’augmentation des volumes exportés par la plupart des origines contente une consommation en progression. Toutefois, elle ne parvient pas à effacer les phases de soudure entre les fournisseurs majeurs du marché européen. Ainsi, avril et septembre demeurent des périodes fragiles...

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De bonnes conditions de marché en janvier pour commencer l’année

Début janvier, le passage du Brésil au Pérou s’est effectué progressivement. La fluidité des approvisionnements favorisait globalement le maintien des cours. Mi-janvier, les exportations péruviennes étaient inférieures de 60 % à celles de l’année précédente à la même période. Cette réduction importante favorisait le maintien de bonnes conditions de marché, rarement connues en janvier quand les quantités réceptionnées sont traditionnellement en progression rapide et importante. L’offre péruvienne se répartissait toujours équitablement entre marché européen et marché nord-américain.

Fléchissement généralisé en février et stagnation en mars

L’accumulation des tonnages conséquents du Pérou et une demande modérée ont entraîné une détérioration des cours sur l’ensemble des places européennes. L’Europe semble être la principale cible des opérateurs péruviens, les volumes dirigés vers l’Amérique du Nord s’avérant plus limités. Fin février, le changement de zone de production eut pour conséquence de passer d’une offre jusque-là composée majoritairement de petits calibres, à une offre où les calibres plus forts l’emportaient peu à peu et subissaient une pression commerciale. Mi-mars, le Pérou terminait sa campagne d’exportation vers les marchés nord-américains et concentrait alors son offre sur le marché européen. C’est dans ce contexte qu’étaient annoncées les dates d’ouverture officielle de la campagne d’exportation de la Côte d’Ivoire (20 mars) et de celle du Mali (16 mars).

Sous-approvisionnement en avril

Le retrait du Pérou, arrivé en fin de campagne, laissa le marché européen dans une phase de sous-approvisionnement marqué, entraînant la fermeté des cours. Les apports du Brésil, de Porto Rico et d’origines d’Amérique centrale (Costa Rica, Nicaragua, etc.) ne palliaient que partiellement la fin de saison péruvienne. L’arrivée de l’offre ouest-africaine ne s’est faite qu’après cette période de creux. Dans ce contexte de léger sous-approvisionnement, les mangues africaines, notamment de Côte d’Ivoire, étaient particulièrement appréciées et, par conséquent, se sont vendues rapidement et à des cours soutenus.

Mai majoritairement assuré par l’Afrique de l’Ouest

L’afflux de volumes d’Afrique de l’Ouest, cumulé à ceux du Brésil et de Porto Rico, satisfaisait très largement la demande européenne, d’autant que la consommation de mangue tendait à se rétracter face au développement des fruits de saison.

Formation de stocks en juin, les fruits de saison ayant la préférence

Le cumul des arrivages des origines ouest-africaines et latino-américaines (Brésil, Porto Rico, République dominicaine) s’avérait supérieur à la demande naturelle du marché. Ces conditions plus difficiles entraînaient la formation de stocks qui pesaient fortement sur les prix. La consommation des fruits tropicaux était freinée par l’arrivée de volumes importants de fruits de saison, qui avaient la préférence des consommateurs. Mi-juin, le marché européen de la mangue traversait la période la plus difficile depuis le début de l’année. La disparité qualitative des mangues ouest-africaines ne faisait qu’accroître les difficultés de vente. Le télescopage du Mexique et du Sénégal, particulièrement précoces cette année mais encore limités aux envois par avion, ne favorisait pas les ventes et le maintien de prix en rapport avec les coûts de revient des marchandises.

Rééquilibrage en juillet et août

En juillet, malgré une demande générale peu tonique du fait de l’abondance des fruits de saison, le marché européen de la mangue sortait progressivement de l’ornière, dans laquelle il se trouvait depuis plusieurs semaines, et se rééquilibrait avec un approvisionnement plus mesuré. Les stocks ouest-africains s’épuisaient, les exportations du Brésil fléchissaient,  accusant un déficit par rapport à l’année précédente. Les livraisons de Porto Rico et de République dominicaine semblaient stables et régulières. Seuls les apports du Sénégal montaient en puissance. Fin août, l’approvisionnement européen demeurait modéré, dans un contexte de demande mesurée. Cet équilibre favorisait le maintien de cours stables et soutenus, plus particulièrement pour les fruits de bonne qualité.

Diminution des arrivages en septembre

La campagne d’Israël abordait sa phase finale, celle de Porto Rico touchait à sa fin et les volumes de République dominicaine étaient marginaux. Les alternatives d’approvisionnement s’avéraient peu nombreuses, avec principalement le Brésil (Keitt, Palmer et Tommy Atkins). Mi-septembre, la fin de campagne du Sénégal et le fléchissement des livraisons d’Israël contribuaient à hisser le Brésil au premier rang des fournisseurs du marché européen. Cette origine développait lentement ses envois, partagés à 75 % pour le marché nord-américain et à 25 % pour le marché européen. L’Espagne commençait sa campagne avec des quantités inférieures de 50 à 60 % aux prévisions initiales, du fait des vagues de chaleur de juillet et août préjudiciables à la production.

Octobre-novembre : les mois du Brésil

Début octobre, on assistait à un retour à un approvisionnement plus conforme à la normale pour la période. Le Brésil constituait la principale source d’approvisionnement du marché européen. La composition variétale de ses livraisons se modifiait progressivement : 32.1 % de Tommy Atkins, 35.2 % de Keitt, 19.9 % de Palmer et 12.4 % de Kent. La répartition des exportations du Brésil entre Amérique du Nord et Europe s’équilibrait. La campagne d’Espagne s’achevait précocement fin octobre, avec des cours toujours élevés et soutenus.

En novembre, le marché était mieux approvisionné, avec des quantités plus importantes du Brésil en dépit de variations dans les arrivages. Les prix étaient soutenus. Le Brésil entrait plus nettement dans sa campagne d’hiver, avec l’accroissement des volumes de Kent qui représentaient 40.3 % des livraisons. Les Keitt brésiliennes étaient également bien présentes et comptaient pour 34.1 % des quantités exportées. Fin novembre, le marché européen s’alourdissait nettement sous l’effet de l’augmentation des livraisons du Brésil. Le rythme des apports hebdomadaires dépassait les 200 conteneurs et créait une accumulation de marchandises supérieure aux capacités d’absorption du marché. Les volumes du Brésil étaient d’autant plus importants que sa campagne sur les marchés nord-américains s’achevait, remplacée progressivement par celle d’Équateur.

Un marché tendu et surchargé en décembre lors du passage du Brésil au Pérou

Le marché était particulièrement tendu et surchargé début décembre, tant en mangues avion que bateau. Le passage de la campagne du Brésil à celle du Pérou se traduisait par un afflux démesuré de marchandises par rapport aux capacités d’absorption du marché. Les livraisons du Brésil demeuraient importantes et dominaient l’approvisionnement. Le démarrage précoce du Pérou, avec des livraisons en rapide progression, amplifiait l’offre déjà excessive du Brésil. En dépit de la dynamisation de la demande à l’approche des fêtes de fin d’année, on assistait à une glissade des prix, comme lors des pires années. Le rythme de 250 conteneurs par semaine, toutes origines confondues, marque les limites du marché européen.

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