Pommes et poires de l’hémisphère Sud - Bilan de campagne 2015

  • Publié le 12/04/2016 - Elaboré par BENOIT-CELEYRETTE Cécilia
  • FruiTrop n°239 , Page 16 à 20
  • Gratuit

Pas encore de répit

Pas de grand suspense lors de la dernière campagne : la production s’est avérée sans excès tant en pomme (moins de 5 millions de tonnes) qu’en poire (moins de 1.3 million de tonnes) et cela en raison de conditions climatiques qui ont affecté le potentiel et le calibre des fruits. Ainsi, les exportations ont de nouveau reculé, en raison d’un début de saison tardif et de fenêtres d’exportation réduites par les productions locales.

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Nouvelle baisse des exportations

Sans être réellement déficitaires, les potentiels de production de pomme et de poire n’ont pas été d’un très haut niveau en 2015, mais se sont situés quand même dans la moyenne des 3 dernières années. En fait, la récolte a été affectée par des chaleurs en Afrique du Sud. Il en a été de même en Argentine, où la production a également été tronquée par la grêle puis par des grèves, se traduisant par des pertes sur les arbres et par une nouvelle hausse des salaires. Sa campagne d’exportation a, par ailleurs, été affectée par la parité, car si le taux de change a été plus favorable pour la plupart des origines, la dévaluation a été nettement moins forte pour l’Argentine par rapport à ses voisins sud-américains. Les exportations ont donc reculé de 11 % en pomme et de 8 % en poire pour l’ensemble des pays producteurs de l’hémisphère Sud.

Cette baisse reste toujours en grande partie imputable au marché européen, qui se recentre sur sa production. Ses importations de pomme et poire de l’hémisphère Sud sont de plus en plus tardives. Ainsi celles de pomme ont encore baissé de 13 % en 2015 par rapport à l’année précédente, passant en-deçà de 400 000 t, soit environ deux fois moins de volumes qu’en 2007. L’Argentine et le Chili ont enregistré le plus fort déclin, avec un recul de respectivement 60 % (14 000 t) et 32 % (111 000 t). La Nouvelle-Zélande accuse également une petite baisse de 9 % (117 000 t), tandis que l’Afrique du Sud et le Brésil ont mieux maintenu leurs parts de marché, avec respectivement 105 000 t et 35 000 t.

De même, les importations communautaires de poire de l’hémisphère Sud ont baissé de 11 % en 2015 par rapport à l’année précédente, frôlant désormais la barre des 200 000 t. Le recul a surtout été marqué pour l’Argentine (58 600 t, soit - 34 %), alors que les volumes importés culminaient encore à plus de 100 000 t en 2013 et à 160 000 t en 2009. Les parts de marché s’effritent aussi pour l’Afrique du Sud, qui enregistre de nouveau un petit repli (96 000 t, soit - 9 %), tandis que le Chili a maintenu ses positions avec un retour au niveau de 2009 (55 600 t, soit + 20 %).

pomme - hemisphere sud - exportations
pomme - hemisphere sud - exportations

Un créneau très restreint de deux mois pour les pommes en Europe

Le début de saison des pommes de l’hémisphère Sud est de plus en plus tardif. Les premiers lots de Gala ont ainsi fait leur apparition vers mi-mars (Brésil et Afrique du Sud), mais les prix dissuasifs (1.30-1.40 euro/kg, rendu Europe du Nord, 18 kg) et un stock encore conséquent de bicolores européennes n’ont pas permis d’enclencher rapidement la campagne. Des volumes du Chili puis de Nouvelle-Zélande sont venus compléter l’approvisionnement courant avril, mais l’activité est restée anecdotique pour la plupart des origines de l’hémisphère Sud. Seules les petites Gala du Brésil (1.00-1.10 euro/kg, calibre 100-135, Europe du Nord, 18 kg) ont enregistré des ventes plus régulières. Jusqu’à fin avril, les ventes concernaient encore essentiellement le circuit grossiste, même si quelques enseignes ont commencé à manifester un intérêt vers la fin du mois.

Les cours ont ensuite légèrement glissé en Europe du Nord (Chili : 1.25-1.35 euro/kg ; Nouvelle-Zélande : 1.40-1.60 euro/kg), mais les sorties n’ont été régulières au stade de gros qu’à compter de mi-mai et restaient encore très faibles en magasins. Le référencement en centrale d’achat ne s’est réellement fait que fin mai/début juin. Les cours ont donc continué de s’ajuster (Chili : 1.10-1.35 euro/kg, 18 kg ; Nouvelle-Zélande : 1.40-1.50 euro/kg, 17.5 kg) et les ventes de Gala ont progressivement augmenté pour devenir régulières courant juin. La campagne de Pink Lady a débuté vers mi-mai, avec les premiers lots d’Afrique du Sud, puis s’est élargie avec l’entrée en campagne du Chili début juin. L’activité étant encore insuffisante en juin, les cours de cette variété ont rapidement baissé, passant de 1.90-2.00 euros/kg en début de mois à 1.50-1.60 euro/kg en fin de mois avec le développement attendu des arrivages. La demande a été quasi-inexistante en Granny et surtout en rouges, jusqu’à la baisse des disponibilités européennes en juillet. A partir de là, l’écoulement des volumes stockés s’est accéléré en Gala mais surtout en Granny de l’hémisphère Sud et le marché de la Pink Lady s’est fluidifié.

pomme - exportations des principaux pays de hemisphere sud
pomme - exportations des principaux pays de hemisphere sud

Un démarrage tardif et une campagne très étalée pour les poires

La campagne de poire a tardé à se lancer. Les premiers arrivages de Bon Chrétien d’Afrique du Sud ont été réceptionnés précocement dès la semaine 4, mais l’offre est restée limitée car les pluies ont retardé les récoltes en Afrique du Sud. Les prix se sont établis sur des niveaux assez élevés en début de saison (1.10 euro/kg, 80-90 fruits, 12.5 kg, rendu Europe du Nord) et sont restés fermes tout au long de février en l’absence de Williams d’Argentine, retardées par des grèves en production. Le marché ne s’est réellement mis en place qu’à partir de la semaine 8. Il est resté fluide en mars, avec une demande surtout axée sur l’Afrique du Sud et qui ne s’est reportée que tardivement vers les Williams d’Argentine en avril. Les autres variétés ont également eu beaucoup de mal à trouver leur place, que ce soit les Beurré Hardy, Beurré Bosc ou même Comice, et leur fourchette de prix s’est vite élargie, d’autant que la concurrence s’est plus sensiblement fait sentir avec l’arrivée des fruits de printemps, puis avec les premiers fruits d’été mi-mai. Si la baisse des volumes de Williams a permis aux cours de cette variété de rester stables, les ventes ont été très décevantes pour les autres poires, y compris Abate ou Comice. La pression s’est exercée ensuite tout au long du mois de juin, avec la nécessité de vendre les lots les plus évolutifs. Les prix ont alors atteint des niveaux historiquement bas, notamment en Comice. La campagne de Williams s’est terminée mi-juin, mais le marché ayant été peu actif en juillet, celle de Comice s’est prolongée dans le mois et celle d’Abate jusqu’à fin juillet.

poire - exportations des principaux pays producteurs de hemisphere sud
poire - exportations des principaux pays producteurs de hemisphere sud
poire - hemisphere sud - exportations
poire - hemisphere sud - exportations

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