Bilan mensuel mangue 2017

  • Publié le 17/04/2018 - Elaboré par GERBAUD Pierre
  • FruiTrop n°255 , Page 76 à 77
  • Gratuit

Bilan mensuel 2017 : une année relativement difficile

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La surproduction au Pérou entraîne un marasme total du marché européen en début d’année 

Début janvier, le marché européen s’est enfoncé dans un marasme durable. L’accumulation des arrivages, disproportionnés depuis un mois, engorgeait totalement le marché, qui peu à peu s’effondrait. Les volumes excessifs du Pérou, en pleine campagne de production, arrivaient en Europe alors que la demande était en repli. Le marché européen n’avait pas connu une telle crise depuis plusieurs années ! Fin janvier-début février, il était totalement saturé. A noter que cette surproduction au Pérou a aussi saturé le marché nord-américain, également approvisionné par l’Équateur et le Mexique.

Des problèmes météorologiques au Pérou en février-mars

Mi-février, la tension commerciale a semblé se détendre. Les prix étaient plus soutenus sur quelques places européennes, même si les ventes étaient encore perturbées par des produits issus de stockages plus ou moins prolongés. Fin février, après deux mois de marasme, les conditions de marché s’amélioraient enfin, grâce à l’écoulement des stocks accumulés et à la forte réduction des arrivages du Pérou.

Début mars, l’offre péruvienne était encore soutenue et celle du Brésil progressaient. La demande paraissait plus dynamique, favorisant un redressement plus marqué des prix. Mais, mi-mars, de fortes intempéries provoquaient de très importants dommages au Pérou, notamment sur les infrastructures routières, ce qui rendait difficile, voire impossible, l’acheminement des marchandises vers les ports et aéroports. Les précipitations qui se poursuivaient, y compris dans les zones de production, fragilisaient les fruits. Fin mars, la fenêtre commerciale était peu lisible : flottement dû à l’anticipation du retrait du Pérou et aux arrivages d’Afrique de l’Ouest attendus fin avril, dégradation qualitative des fruits péruviens et recours à des sources alternatives (Brésil, Amérique centrale).

L’entre-deux de Pâques

A la veille de Pâques (16 avril 2017), le marché européen était stable et bien orienté. En effet, la demande était soutenue alors que l’offre bateau restait limitée. Si l’on a observé un fléchissement des cours sur certains marchés après Pâques, il est resté ponctuel. Les prix sont restés élevés dans la mesure où l’offre atteignait un seuil particulièrement bas en cette période de transition entre pays fournisseurs.

Fin avril, des lots complémentaires d’Amérique centrale (Costa Rica, Nicaragua, etc.) étaient réceptionnés. L’offre présentait alors une qualité assez moyenne entre les fruits du Pérou et du Brésil, d’évolution souvent médiocre, et ceux d’Afrique de l’Ouest, de coloration et maturité souvent insuffisantes.

L’Afrique majoritaire, mais un marché désorganisé en raison de la crise en Côte d’Ivoire

Début mai, l’Afrique de l’Ouest devenait majoritaire dans l’approvisionnement européen, se substituant au Pérou, et remplaçant progressivement le Brésil. Cependant, le marché européen s’avérait fortement perturbé en raison de problèmes logistiques au départ de la Côte d’Ivoire. Des pannes d’engins de manutention portuaire modifiaient les fenêtres d’accostage des navires et retardaient les chargements, alors que certaines stations de conditionnement achevaient déjà leur campagne. Les chargements de plusieurs navires étaient retardés ou déplacés. Les évènements politiques et logistiques en Côte d’Ivoire déstructuraient fortement les approvisionnements de mangue, non seulement de Côte d’Ivoire mais également des origines limitrophes dont les produits transitent par Abidjan. Par ailleurs, l’afflux soudain et conséquent de produits de saison en Europe reléguait les fruits tropicaux à un rôle secondaire. Le Mali prenait partiellement le relais de la Côte d’Ivoire.

Transition vers un régime d’été

Début juin, on assistait à un changement progressif des origines : diminution des arrivages de Côte d’Ivoire, du Mali, du Burkina Faso, de Guinée etc., entrée en scène de Porto Rico et de la République dominicaine, et attente des premiers arrivages du Sénégal. La baisse des volumes favorisait la stagnation, voire un léger redressement des cours. Fin juin, les apports étaient assez diffus et variés. Le Sénégal était en phase de progression des volumes, malgré l’annonce d’une campagne plus réduite que prévu. Il faut également rappeler l’épisode caniculaire qui a touché l’Europe et entraîné une forte concurrence des produits de saison, la consommation se reportant sur le melon ou la pastèque.

Rien de nouveau sous le soleil

Durant la deuxième quinzaine de juillet, le marché européen est passé en mode estival. L’approvisionnement restait assez équilibré par rapport à la demande, qui connaissait classiquement une forte concurrence des produits de saison. Les congés d’été participaient également à la réduction et au déplacement de la demande. Tout cela pesait fortement sur les transactions. Le marché était particulièrement calme et la demande atone. Fin août, l’approvisionnement s’est peu à peu modifié avec la fin de campagne du Sénégal. Le Brésil partageait ses exportations entre les marchés nord-américains, avec une forte augmentation des volumes, et le marché européen avec des quantités assez stables. En septembre, le marché était approvisionné par le Brésil, l’Espagne et Israël, mais la demande restait encore modérée et les ventes lentes.

Une fin d’année difficile avec une nouvelle surproduction au Brésil puis au Pérou

En octobre, les volumes reçus augmentaient et les prix s’érodaient. La présence des mangues d’Espagne restait marquée, en dépit d’un fléchissement des livraisons. En revanche, le Brésil expédiait des quantités plus importantes et supérieures à celles réceptionnées à la même époque en 2016. On observait un équilibre des envois brésiliens vers le marché nord-américain et vers le marché européen.

Début novembre, le marché européen s’est à nouveau raffermi, avec des cours orientés à la hausse mais encore variables en fonction de la qualité et des calibres proposés. L’approvisionnement était très majoritairement assuré par le Brésil. Il en résultait une stagnation des cours des mangues bateau, voire ponctuellement un léger tassement des prix. L’offre brésilienne se modifiait peu à peu avec une progression des tonnages de Kent, qui avoisinaient les 30 % des expéditions totales de l’origine vers l’Europe. Fin novembre, les conditions de marché se détérioraient peu à peu, au fur et à mesure de l’amplification de l’offre brésilienne. Les importants volumes réceptionnés dépassaient le niveau de la demande, ce qui favorisait les stockages. De surcroît, le déséquilibre du calibrage s’estompait progressivement, entraînant un nivellement des cours vers le bas. La modification variétale des livraisons du Brésil provoquait également un désintérêt plus marqué pour les variétés autres que la Kent.

Mi-décembre, le Brésil atteignait l’apogée de sa campagne (près de 300 conteneurs par semaine), au moment même où le Pérou démarrait rapidement ses exportations. Fin décembre, le marché était totalement engorgé par les mangues bateau. Aux stocks accumulés du Brésil s’ajoutaient les volumes en augmentation du Pérou. Le début de la commercialisation des mangues péruviennes s’effectuait dans un contexte difficile, avec des prix orientés à la baisse. Le marché européen de la mangue a mal fini l’année 2017

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