Sale temps pour le monde des fruits tropicaux.

  • Publié le 22/06/2017 - Elaboré par LOEILLET Denis
  • FruiTrop n°249 , Page 1 à 1
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Edito Fruitrop n°249

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Et pour une fois, ce ne sont pas les conditions de marché qui enveniment la vie des produits. De manière générale, les marchés sont bons, voire même très bons. L’avocat s’arrache à prix d’or, la banane est la star printanière des linéaires, la mangue et l’ananas s’en sortent honorablement. En fait, c’est en production que le malaise s’installe et cela sur des thèmes, certes pas très nouveaux, mais qui semblent prendre une ampleur inédite. Je veux parler des conditions sociales et environnementales de production. Dans un bel élan coordonné, la banane, l’ananas et l’avocat font les frais de ce réveil des consciences. Pour la banane, cela se concrétise par l’annonce sur tweeter (message rapidement supprimé) de la décision de Lidl de ne plus acheter de bananes équatoriennes suite aux accusations portées par Oxfam Allemagne contre quelques producteurs (étude de mai 2016). Pour l’ananas, c’est l’arrêt d’un projet d’extension de la culture dans le sud-ouest du Costa Rica suite aux demandes insistantes d’associations. Pour l’avocat, c’est le syndrome du palmier à huile qui touche le secteur, notamment au Mexique : déforestation, consommation excessive d’eau, etc. D’évidence, cette liste ne va pas en rester là. Faut-il en conclure que nous sommes entrés dans l’ère de la responsabilité après celle du green et du social washing ? Aux entreprises de le dire et, si c’est le cas, de montrer comment elles comptent changer d’époque. Car le pire serait d’en rester aux vieux réflexes, de nier l’évidence et de continuer à penser que les opposants sont des « sandías » (pastèques) : vertes dehors et rouges dedans. Côté agitateurs de tout poil, il est aussi temps de penser aux conséquences sur les producteurs et leurs ouvriers des campagnes de dénonciation. Si Lidl mettait ses menaces à exécution, les plus exposés de la filière seraient privés de débouchés et donc de revenus. Comme souvent, la vérité est dans le consensus et dans la fixation d’objectifs ambitieux, scellés sous la forme de contrats de progrès entre l’amont et l’aval. Et sûrement pas dans le déni, l’ostracisme ou la condamnation.

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