Les temps changent et heureusement

  • Publié le 24/07/2018 - Elaboré par LOEILLET Denis
  • FruiTrop n°256 , Page 1 à 1
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Edito fruitrop n°256

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L’agriculture a vécu, parlons désormais d’alimentation et d’aménagement des territoires. La multifonctionnalité de l’agriculture, notion introduite au Sommet de la terre de Rio (1992) et tombée depuis en désuétude, revient en force. C’est la France, à l’occasion des Etats généraux de l’alimentation (EGA), qui remet à l’honneur les différentes utilités de l’agriculture. En effet, l’agriculture a trop longtemps été cantonnée à une fonction strictement productrice de calories. Désormais, elle devient partie d’un tout où alimentation, développement des territoires ruraux, santé des milieux, bien-être animal, répartition de la valeur, etc., s’entremêlent et souvent s’entrechoquent. Bienvenue dans l’agriculture 2.0, pas celle des drones, mais celle d’une vision holistique de l’activité, étendue à toutes ses composantes, à toutes ses responsabilités et ses droits. En fin de compte, c’est ce que consacrent les EGA. Si le principe est moderne et indispensable, comment le décliner dans la vie des filières ? Tout simplement en proposant plus de solidarité entre les différents maillons dont elles sont constituées. Une solidarité, disons, positive, celle qui fait que l’ensemble du système grandit et crée de la valeur. Tout le contraire d’un pilotage de la filière par le plus fort, qui asservit les plus faibles et appauvrit l’ensemble. Ce sont donc les interprofessions qui joueront ce rôle en France. Contraintes de s’organiser sur ce modèle, toutes les filières agricoles françaises sont désormais co-solidaires de leur avenir. Et parce qu’en France tout passe par la loi, un projet est en discussion afin de fixer un cap à ces interprofessions. Attention toutefois de ne pas tuer dans l’œuf cette belle idée. Le principe de subsidiarité doit être ici la règle : elles ont été adoubées par les autorités, laissons-les désormais agir. Elles sont assez diverses dans leur composition pour garantir un équilibre des forces. Pourquoi, par exemple, décider pour elles d’un taux de présence d’aliments certifiés bio dans la restauration hors foyer ? Techniquement, il y a souvent mieux à faire en termes d’impacts sociaux et environnementaux. Allez, un petit effort de démocratie. Il sera toujours temps de reprendre la main. On a tellement attendu que l’alimentation revienne au cœur de nos vies qu’on peut bien prendre le risque de la voir réussir.

Denis Lœillet

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