Trois lettres font l’objet de tous les débats dans les filières agricoles françaises : EGA, pour Etats Généraux de l’Alimentation

  • Publié le 30/06/2018 - Elaboré par LOEILLET Denis
  • FruiTrop n°257 , Page 1 à 1
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Edito FruiTrop n°257

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Après une très vaste concertation de tous les acteurs des filières, consommateurs y compris, l’heure est à l’écriture de la loi (cf. édito de FruiTrop 256). Et, comme d’habitude, on se retrouve avec un texte dont les ambitions sont largement revues à la baisse. Ce ne sera donc pas le grand soir car la France est dans un ensemble européen et mondial qui a des règles, notamment de concurrence. Si ce texte porte néanmoins les germes d’un changement profond, certaines dérives navrantes et ridicules auraient pu être évitées, comme par exemple le dépôt d’un amendement obligeant à mentionner le nombre de traitements phytosanitaires sur les fruits et légumes frais. Proposer un tel amendement montre la méconnaissance de nos parlementaires, prêts à céder à moindres frais aux lobbys des peurs alimentaires. Car, s’il y a un sujet ultra technique, c’est bien celui des traitements phytosanitaires. Quel produit, quelle dose, quelle toxicité, quel adjuvant, quel mode d’application, quel type de phyto, à quel stade de développement, semences ou matériels de plantation compris, etc. ? Donc, s’il est difficile d’informer de manière juste le consommateur, autant le désinformer en lui donnant l’illusion qu’on lui fournit les informations nécessaires à une bonne prise de décision. En effet, le nombre de traitements ne veut en soi strictement rien dire ! Là comme ailleurs, une bête comptabilité n’a aucun sens. C’est bien pour cela que les acteurs des filières cherchent depuis de très nombreuses années des indicateurs plus justes, par exemple l’IFT pour Indicateur de fréquence de traitement, mais qui n’en reste pas moins critiquable*. Quel que soit l’indicateur choisi, il sera dans tous les cas éminemment plus complexe à mettre en œuvre qu’un simple comptage des traitements. Mais quitte à vouloir informer les consommateurs, utilisons ce que science et technique proposent. On ne sait pas à l’heure où nous écrivons ces lignes si l’amendement passera mais, peu importe, la symbolique est forte et commune à tous les secteurs : la vérité scientifique s’efface devant le cirque médiatique, pourvu que l’on donne l’impression de l’action.

* Excellent papier de Yves Guy de 2007 sur « Réflexions sur les critères de choix d’indicateurs de pression phytosanitaire »

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