Magazine FruiTrop n°240
- Date de parution : 11/05/2016
- Tarification : Gratuit
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- Articles de ce numéro
La jeune filière tanzanienne, construite autour d’un modèle original de deux grandes structures encadrant un nombre important de petits producteurs vivriers, se développe et joue un rôle socio-économique important dans la région du Kilimandjaro et du Mont Rungwe. Les exportations, uniquement destinées au marché européen, ont dépassé les 3 000 t en 2015 et sont appelées à se développer.
Les cultures industrielles de Hass sont d’un développement très récent (un peu plus d’une dizaine d’années). Elles se sont déployées autour de deux grandes structures de production (100 à 150 ha chacune), qui ont agrégé des producteurs de taille moyenne et surtout de petits agriculteurs vivriers qu’elles assistent au niveau technique et commercial. Dans les deux cas, les vergers sont situés dans des zones d’altitude (> 1 000 m), permettant d’atténuer le climat tropical du pays. Les sols, de nature volcanique, sont riches, profonds, bien drainants et la pluviométrie est d’un bon niveau. La pression sanitaire est quasi nulle sur ces jeunes vergers. Les surfaces de Hass couvrent aujourd’hui environ 1 300 ha, la production étant évaluée à environ 4 000 à 5 000 t. La filière joue un rôle socio-économique important sur une part très significative de la population des régions concernées. Les volumes sont appelés à se développer sensiblement dans les années à venir, avec la montée en puissance des jeunes vergers plantés ces dernières années et la progression régulière des surfaces.
La production se concentre sur deux périodes. L’essentiel des volumes est récolté de mi-mai à fin septembre, le pôle de production situé au sud étant légèrement plus précoce que celui du nord. Quelques volumes sont aussi produits de décembre à février, en fonction des régions. Les nouvelles plantations réalisées ou en cours devraient permettre d’élargir le calendrier de commercialisation dans les années à venir (jusqu’en octobre dans le sud et de mars à octobre dans le nord).
Le pôle historique de production, situé dans les Southern Highlands au pied du Mont Rungwe (sud-ouest du pays), reste leader en termes de surface. C’est là que Rob Clowes a mis en place les premières plantations commerciales de Hass du pays en 2007 en créant la Rungwe Avocado Company. Les vergers, en développement, couvrent environ 900 ha (plantations propres + « outgrowers ») et s’échelonnent à des altitudes comprises entre 1 000 et 2 200 m (pluviométrie de 1 200 à 2 000 mm/an). La seconde grande zone de production se trouve tout au nord dans la région du Kilimandjaro, où est installé l’autre grand acteur du pays, Africado. Le verger, d’un développement plus récent, est d’une extension d’environ 400 ha (plantations propres + « outgrowers »), les arbres des petits producteurs associés n’étant pas encore entrés en production. Les plantations ont été réalisées à des altitudes allant de 1 100 à 1 900 m, la pluviométrie annuelle étant de l’ordre de 800 à 1 200 mm. Les surfaces progressent aussi dans cette partie du pays, notamment dans des zones permettant une plus grande précocité de la production. A noter que des plantations de Hass se mettent en place dans une nouvelle zone de culture, à l’est des Southern Highlands (régions de Njombe et de Iringa autour de Mafinga/Iringa).
Les exportations, de l’ordre de 1 000 t en 2013, se sont développées rapidement et ont dépassé 3 000 t en 2015. Les plantations en place devraient permettre de franchir la barre des 10 000 t vers 2020. Les volumes sont intégralement destinés au marché européen. Rungwe et Africado, qui disposent tous deux d’une station de conditionnement moderne, traitent leurs propres productions et celles de leurs producteurs associés, dont ils assurent aussi la commercialisation. L’intégralité de la production exportée est certifiée, les deux grands acteurs du secteur appuyant un nombre croissant de petits producteurs dans leur démarche vers la certification.
Les fruits sont chargés dans des conteneurs réfrigérés. Les productions du nord sont exportées par voie maritime via le port de Mombasa, qui se trouve à moins de 400 km grâce à l’ouverture récente d’un nouvel axe routier. Celles du sud transitent par ce même port ou par celui de Dar es Salaam.
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