Dans cette période phytosanitairement agitée avec l’arrivée de la race 4 tropicale de la fusariose des bananiers sur le continent américain (Colombie, août 2019), il est important de rappeler qu’une autre maladie, tout aussi dévastatrice pour les bananiers, continue sa progression en Afrique : il s’agit de la maladie virale Bunchy Top (BBTV). Connue depuis très longtemps sur ce continent car identifiée en Egypte en 1901, elle est présente dans la plupart des pays d’Afrique de l’Est, du Sud et centrale jusqu’au sud du Cameroun. Mais elle progresse maintenant vers l’Afrique de l’Ouest : en 2010 au Bénin, en 2011 au Nigeria et plus récemment en 2018 au Togo. Si cette maladie provoque des pertes de production plus ou moins importantes sur les bananiers de consommation locale (comme les plantains et autres bananes à cuire), les pertes sont très importantes sur Cavendish. La maladie s’approche ainsi dangereusement des grandes zones de production intensive visant l’exportation : Cameroun, Ghana et Côte d’Ivoire. Les mesures sanitaires connues sont très difficiles à mettre en place et très peu efficientes, car le Bunchy Top est transmis majoritairement par un puceron inféodé aux bananiers et très commun dans toutes les zones bananières africaines.
Le Bunchy Top (BBTV)
Les plants présentent un aspect nanisant fortement marqué, avec une concentration des feuilles en haut du plant en forme de rosette. Les feuilles étroites, érigées et cassantes, présentent de fortes chloroses marginales. Le symptôme caractéristique reste l’apparition de traits discontinus vert foncé le long du pseudo-tronc, de la nervure principale et des nervures secondaires. Lorsque le pied-mère est atteint, tous les rejets sont infectés. Le vecteur le plus efficient est le puceron noir du bananier, Pentalonia nigronervosa.
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