Au cours de la première quinzaine d’ avril, les cours sont restés assez élevés car l’offre globale, bien qu’en progression, était inférieure à la demande. Toutefois, en fin de première quinzaine, l’augmentation des volumes en prévision de Pâques a entraîné une stabilisation puis une baisse des prix. Seules les marques établies très peu chargées en fruits ont continué à pratiquer des cours soutenus. En début de deuxième quinzaine, l’offre cumulée était nettement plus conséquente à cause de retards de navires. Les fruits arrivés trop tard pour les ventes de Pâques ont pesé sur le marché. Celui-ci s’est très vite tendu et les opérateurs ont commencé à baisser les prix dans l’espoir de fluidifier leurs stocks. Parallèlement, l’offre de Cayenne, jusqu’ici de bonne tenue, a connu ses premiers gros soucis qualitatifs, entraînant son absence durant la dernière semaine du mois.
A l’approche de Pâques, le marché avion, toujours privé de Cayenne du Bénin, était bien orienté. Les congés scolaires n’ont pas gêné la commercialisation du fruit car l’offre globale était inférieure à la demande. Malgré quelques soucis de qualité (manque de coloration dû à des pluies), l’offre camerounaise s’est quand même bien vendue. Après Pâques, la demande a été moins soutenue et les ventes plus difficiles, surtout pour les fruits les moins colorés. Les ventes de Pain de sucre sont restées compliquées tout au long du mois pour les lots de fruits verts, qui se sont moins bien vendus. L’offre avion a été complétée par quelques lots de Sweet de Cuba ou de République dominicaine, proposés respectivement à 2.50 et 2.70 euros/kg.
Faiblement approvisionné tout au long du mois, le marché du Victoria est resté bien orienté avec des prix soutenus. Après Pâques, les cours se sont même raffermis car l’offre était encore plus faible, permettant aux opérateurs de mieux valoriser les calibres 6 et 7, plus recherchés.
En mai, la situation s’est progressivement dégradée. Dès la première quinzaine, les opérateurs ont été informés que le phénomène de floraison naturelle allait perturber l’offre costaricienne. Les volumes de Sweet ont donc connu une forte progression alors que la demande ne cessait de décroître, captée de plus en plus par une offre de fruits de saison disponible et proposée à bas prix. Au cours de la dernière quinzaine, les opérateurs ont dû lâcher leurs prix et plusieurs ventes ont été faites à des cours largement inférieurs à ceux indiqués ci-dessous. Les conditions de marché étaient aggravées par le fait que l’offre costaricienne était déséquilibrée, constituée en grande partie de petits fruits qui intéressaient peu les acheteurs. A la fin du mois, l’activité sur le marché de l’ananas était très réduite malgré une tendance à la baisse des cours.
En raison des nombreux jours fériés de mai, les opérateurs ont choisi de réduire les importations sur le marché avion pour mieux adapter l’offre à la demande. Si au cours de la première quinzaine cette stratégie a bien fonctionné, elle a été moins efficace par la suite. En effet, l’augmentation de l’offre de fruits de saison a très rapidement détourné la demande et les ventes d’ananas ont été nettement moins fluides, obligeant les opérateurs à élargir leurs fourchettes de prix. Sur le marché du Pain de sucre, la scission est de plus en plus marquée entre l’offre de fruits colorés du Ghana, qui se vend bien et plus cher (2.30 euros/kg), et l’offre de fruits verts du Bénin, qui peine à se vendre. Les Sweet colorés se sont plus ou moins bien valorisés entre 2.20 et 2.70 euros/kg. La baisse des prix sur ce marché en fin de mois est également consécutive à l’augmentation de l’offre de fruits de saison.
Tout au long du mois, l’offre de Victoria a été limitée en raison soit des pluies à Maurice, soit d’une production moins importante de la Réunion. A partir de la deuxième quinzaine, l’intérêt des acheteurs pour le fruit a été moindre, obligeant les opérateurs à nettement réduire leurs prix.
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