Fret Maritime - Avril / Mai 2017

  • Publié le 26/06/2017 - Elaboré par Observatoire des Marchés / FruiTrop
  • FruiTrop n°249 , Page 11 à 11
  • Gratuit

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Le temps où le mois d’ avril représentait la moitié de la haute saison du marché de l’affrètement est depuis longtemps révolu. La priorité consiste désormais à positionner ou programmer des navires au départ du Chili vers la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Argentine ou encore à désarmer ces navires, le plus efficacement possible. L’activité spot a été limitée et cantonnée au Pacifique, FCC ayant elle-même pris en charge les nouveaux programmes de kiwis et de courges de Nouvelle-Zélande vers l’Asie et Del Monte et Sumifru ayant ajouté du tonnage pour expédier des bananes supplémentaires vers le Moyen-Orient. À 55 c/cbft, le retour TCE moyen dépassait en moyenne de 20 c/cbft les activités transatlantiques, quelles qu’elles soient. Tandis que le grand segment se retrouvait encalminé, un changement de rythme s’est opéré dans la dynamique de marché du petit segment : cette situation résulte en partie du nombre de navires supplémentaires envoyés cette année dans l’Atlantique Sud pour les calamars et en partie d’opportunités d’affaires nettement meilleures au Nigeria, marché majeur pour le poisson. Ce pays a absorbé des volumes plus importants et d’origines plus éloignées, assurant ainsi un tonnage sur une durée plus étendue. Les opérateurs reefer ont également tiré profit d’un changement de stratégie des lignes conteneurs, lesquelles ont relevé leurs tarifs mais semblent étrangement manquer d’équipements reefer. Autre point positif, les reefers spécialisés continueront de bénéficier des tarifs de carburant bas sur le court et le moyen terme. La mainmise de l’OPEP sur le commerce mondial du pétrole n’est plus suffisante pour influer sur le prix et ses membres sont trop divisés pour appliquer une stratégie cohérente. La Russie et les États-Unis ayant leurs propres priorités, tant que l’économie mondiale reste morose et l’environnement géopolitique fondamentalement instable, le cours du pétrole n’augmentera pas !

En mai, le prix de sortie élevé en Équateur, ainsi qu’un marché de la banane à l’est de la Méditerranée perturbé par des arrivées de mauvaise qualité, ont eu raison de toute tentative des négociants d’ajouter des expéditions de fruits aux volumes fixés par contrat. Et cela en dépit du début du Ramadan qui se traduit généralement par une augmentation de la demande de banane. Pour les gros navires, cette absence d’expéditions de bananes spot complique le calcul d’un TCE moyen mensuel représentatif. Les événements du mois comptaient un navire échoué, quelques désarmements et démolitions, mais rien d’important compte tenu des chiffres attendus à la fin de l’année dernière, lorsqu’il était devenu évident que plusieurs services historiques de reefers spécialisés seraient conteneurisés, ajoutant encore de la capacité à un marché déjà boursouflé en tonnage. S’agit-il alors d’un excès de confiance dans le mode ? Certes, les rendements obtenus à ce jour et ceux pressentis pour la fin de l’année ne sont pas fameux, mais les reefers ont maintenu une part de marché supérieure à celle qui avait été annoncée. Face à un prix du pétrole faible à court et moyen terme, à un recul de l’approvisionnement en équipements reefer et aux efforts acharnés des transporteurs pour relever leurs tarifs, l’option reefer reste assurément une alternative viable pour les chargeurs. L’assouplissement des conditions commerciales avec le Nigeria par rapport à l’année dernière a eu des effets positifs sur le marché du petit segment. Malgré une augmentation du prix du carburant de plus de 35 % d’une année à l’autre, les rendements TCE restent comparables, avec peu de navires désarmés début juin. Bien que le marché ne puisse être qualifié de robuste, l’offre et la demande étaient davantage en phase et le temps de trajet réduit sur la base d’une comparaison par voyage. Le mode a remporté un contrat significatif de transport de pommes de terre d’Égypte vers la Mer Noire avec le distributeur russe Magnit et continue de profiter des voyages longs et rentables entre les îles Féroé et l’Afrique de l’Ouest. En dépit des inquiétudes concernant la qualité et le volume d’oranges Navel de la province du Cap Oriental, la campagne d’agrumes d’Afrique du Sud a démarré en force grâce à une demande soutenue d’Europe et des États-Unis. Avec la récolte californienne de Navel inférieure aux prévisions et terminée plus tôt que prévu, et celle de la région de Valence qui s’annonce également faible, il semble que l’année se dessine sous les meilleurs auspices pour les expéditeurs d’agrumes de l’hémisphère Sud. Par ailleurs, la filière agrumes d’Afrique du Sud et les opérateurs reefer espéraient le feu vert chinois sur l’utilisation du mode spécialisé avant le démarrage de la saison. Même si cela ne s’est pas produit, il est question d’une expédition test en reefer vers la fin de la campagne qui, en cas de succès, ouvrira la voie à un programme d’envois plus conséquent en 2018. Pour conclure, Cool Carriers a gardé la main sur le programme Lemon Alliance Med argentin. L’augmentation de prix par rapport à l’année dernière n’est pas spectaculaire comparativement à la forte hausse des coûts de carburant, mais la grande nouvelle est la récupération de certaines cargaisons par les opérateurs auprès des lignes conteneurs, qui habituellement expédient des fruits à destination de l’Italie.

fret - europe - grands reefers
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fret - europe - marche spot
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fret - europe - petits reefers
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