Asperge de contre-saison

  • Publié le 13/12/2016 - Elaboré par BENOIT-CELEYRETTE Cécilia
  • FruiTrop n°245 , Page 14 à 17
  • Gratuit

Toujours en balance

Le marché européen de l’asperge de contre-saison, un temps bataillé entre les origines de proximité comme le Maroc et les origines américaines, semble avoir finalement basculé ces dernières années dans le giron péruvien, avec en complément quelques volumes du Mexique. Toutefois, cet équilibre pourrait se modifier avec de nouvelles perspectives sur le marché nord-américain.

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Un marché européen au point mort ?

Au début des années 2000, les importations européennes d’asperge en provenance des pays tiers ont connu une progression sensible avec le déploiement du Pérou, qui a progressivement pris l’ascendant sur les autres fournisseurs. Plus compétitif, il a eu raison des origines de proximité du Bassin méditerranéen, comme le Maroc, sur lesquelles certains opérateurs, notamment espagnols, fondaient pourtant de grands espoirs. Le marché semble, à présent, avoir atteint sa phase de maturité. Les importations communautaires plafonnent, en effet, depuis 2010 autour d’un maximum de 38 000 t, dont 88 % proviennent du Pérou, 8 % du Mexique, 2 % des États-Unis et 1 % du Maroc. Certaines origines ont réussi une percée jusqu’en 2012, comme le Mexique dont les importations stagnent maintenant un peu en deçà des 5 000 t. Mais c’est surtout le Maroc qui a le plus pâti de cette situation. Ses volumes se sont réduits à leur plus simple expression après une très forte décrue. A leur point le plus haut en 2009 avec 2 800 t, ils ont baissé jusqu’à 1 000 t en 2012, pour tomber à seulement 240 t en 2015. Les tonnages continuent de s’effriter pour la Thaïlande (220 t en 2015 contre 950 t en 2008). Les États-Unis peinent également à se maintenir avec des volumes qui se sont réduits à 200 t en 2010, contre plus de 1 000 t avant 2000, même s’ils ont signé une meilleure performance en 2015 (600 t).

Le Pérou toujours à la pointe…

Ce ralentissement est également le fait de la baisse des surfaces au Pérou (26 000 ha d’après les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture contre 32 000 ha en 2012), avec la reconversion vers d’autres productions plus rémunératrices comme le raisin et la myrtille. Pour autant, l’origine demeure de loin le premier exportateur d’asperge au monde devant le Mexique. Les volumes exportés ont ainsi atteint 132 600 t en 2015, alors que l’origine était pénalisée par les mauvaises conditions climatiques générées par le phénomène El Niño. La dynamique est loin d’être éteinte, même si la consommation de ce légume marque le pas. Il y a notamment eu de nouvelles plantations ces dernières années dans les provinces d’Ica, d’Ancash et de Lambayeque. La concurrence est peut-être un peu plus marquée avec le Mexique, dont les envois, après avoir progressé jusqu’en 2014 (129 000 t exportées), ont aussi marqué le pas.

asperge - perou - surfaces plantees
asperge - perou - surfaces plantees
asperge - UE28 - import extra-UE
asperge - UE28 - import extra-UE

...mais surtout attiré par  le marché nord-américain 

On s’attend, cette année encore, à un potentiel au moins similaire à celui de l’an dernier, d’autant que les conditions climatiques ont été moins défavorables. On ne prévoit toutefois pas de réel développement vers le marché européen, mais plutôt un arbitrage au profit d’autres marchés. Car, même si certains se sont tournés vers d’autres cultures ces dernières années, d’autres espèrent encore pouvoir développer leurs exportations, notamment vers les États-Unis. Ce débouché représente l’essentiel des volumes exportés en frais (70 %), sachant que les envois étaient jusqu’à présent restreints par un traitement par fumigation très coûteux, imposé par les autorités sanitaires américaines pour lutter contre Copitarsia corruda, qui amputait une partie des revenus des producteurs. La levée de celui-ci par l’APHIS, à partir de cette campagne, pourrait donc changer la donne. Par ailleurs, les exportateurs péruviens devraient poursuivre leur développement vers l’Asie, avec notamment l’ouverture du marché chinois. Cependant, malgré un protocole d’accord signé depuis 2013, le développement de ce marché est encore latent

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