Au fil des annonces de résultats des majors de la distribution britannique...

  • Publié le 8/06/2015 - Elaboré par LOEILLET Denis
  • FruiTrop n°232 , Page 1 à 1
  • Gratuit

Ouvrir/Fermer Boutique

Au fil des annonces de résultats des majors de la distribution britannique, on comprend qu’il y a quelque chose de pourri au royaume d’Angleterre. Les Tesco, Morrisson, Sainsbury’s, etc. annoncent les uns après les autres des résultats financiers en forte chute, voire même des pertes abyssales. Le modèle économique semble, sinon dépassé, au moins fragilisé. Et  pas seulement de l’autre côté du Channel. L’exception culturelle n’est donc pas « so british ». La rentabilité des chaînes de distribution n’est plus ce qu’elle était. La longue période de crise que nous vivons pèse évidemment sur la tendance. La consommation en volume est au mieux atone, au pire en recul. Et elle dégringole en valeur. Le spectre de la déflation hante les Banques centrales européennes et américaines. Les fameux relais de croissance — les économies des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) — font pschitt. Bref, rien ne va plus pour les temples de la consommation. Mais la mauvaise nouvelle est ailleurs. Elle est dans les effets de ces contre-performances financières et économiques sur les négociations tarifaires entre distributeurs et fournisseurs. Certes, les actionnaires demandent des fermetures de magasins, la modernisation des réseaux et le développement de l’offre de services dans les magasins et sur internet, etc. Mais ils demandent surtout d’économiser sur les achats. Si les grands fournisseurs résistent et font parler d’eux dans les médias au moment des négociations annuelles, ceux des filières moins fortes s’exécutent, et cela en silence car ils n’ont pas le choix. Le mouvement de concentration des centrales d’achats, par exemple en France, réduit comme peau de chagrin le nombre d’acheteurs. Mais pas d’inquiétude, les fournisseurs exerceront la même pression sur leurs propres fournisseurs et ainsi de suite. En bout de chaîne, pas de souci, les producteurs agricoles demanderont à leurs arbres de donner deux récoltes par an, à leurs vaches de produire directement le lait en bouteille et à leurs poules de pondre deux fois plus mais que des œufs datés et, si possible, brouillés le matin. La seule gagnante dans tout cela est peut-être la recherche agronomique, en tout cas tant qu’il y aura des agriculteurs.

Cliquez sur "Continuer" pour poursuivre vos achats ou sur "Voir votre panier" pour terminer la commande.