En cette période de grand-messe politico-médiatico-environnementale...

  • Publié le 5/11/2015 - Elaboré par LOEILLET Denis
  • FruiTrop n°236 , Page 1 à 1
  • Gratuit

Edito Fruitrop n°236

Ouvrir/Fermer Boutique

en France(COP-21), la seule bonne question qui se pose à nous, pauvres humains, est la suivante : pouvons-nous penser notre avenir uniquement au travers du prisme du taux de croissance ? Le taux de croissance, qui ne va jamais sans son coreligionnaire, le PIB, s’est imposé comme le maître étalon qui mesure les politiques économiques des pays. Tout est rapporté à cet indicateur. C’est l’alpha et l’oméga du fonctionnement de nos sociétés. L’Occident, où le concept a été façonné par l’OCDE dans les années 50, voit même dans sa stagnation économique actuelle (et durable) un déclin de sa civilisation au profit de ce qu’on appelait dès la fin du XIXe siècle le péril jaune et, désormais, de tous les pays émergents. Rappelons tout de même que la croissance économique n’est qu’une toute petite parenthèse dans l’histoire de l’humanité. Les historiens-économistes datent la période d’expansion (taux de croissance fort, augmentation de la productivité, etc.) entre 1870 et 1970 et l’apogée de cette période, unique dans l’histoire, entre 1943 et 1970. C’est ce que Robert Gordon a appelé en 1999 le One Big Wave : une seule et unique période de croissance économique. Et encore, comme le souligne l’économiste français Jean Gadrey, il n’a pas fait mention dans sa théorie de l’épuisement des ressources naturelles (le Pic All, le pic de production de toutes les ressources) ou encore de la multiplication des impacts négatifs de la croissance sur l’environnement et les coûts qui vont avec. A part les optimistes invétérés, plus personne ne contredit le fait que nous sommes entrés dans la fameuse stagnation séculaire, concept élaboré par Alvin Hansen. Est-ce grave docteur ? Oui, si toutes nos actions sont évaluées au travers du taux de croissance du PIB. Non, si d’autres indicateurs sont utilisés pour guider nos actions. Pour ce faire, il est grand temps que les comptabilités nationales et les banques centrales s’intéressent au développement humain. Le temps du monde fini commence disait Paul Valéry. Victoire ! Voici venu le temps du bien-être humain.

Cliquez sur "Continuer" pour poursuivre vos achats ou sur "Voir votre panier" pour terminer la commande.