Conjoncture mensuelle mangue : avril 2020

Le marché de la mangue a connu un total renversement de tendance en avril. En début de mois, les apports encore massifs du Pérou, augmentés de ceux du Brésil, se heurtaient à une demande limitée. Les mesures de confinement prises par de nombreux pays européens pour tenter d’endiguer la pandémie du Covid-19 enrayaient l’écoulement normal des marchandises. La fermeture de nombreux commerces, des marchés de plein air et de la restauration hors domicile, ainsi que la limitation des déplacements des consommateurs figeaient la consommation des mangues à son plus bas niveau. La grande distribution privilégiait parallèlement les produits les plus basiques. Toutefois, à l’approche des fêtes de Pâques, elle a montré un regain d’intérêt pour la mangue, redynamisant quelque peu la demande. La disponibilité d’importants volumes péruviens, proposés à prix attractifs dans un contexte de réduction de gamme, favorisait une reprise pour le produit, d’autant que les arrivages du Pérou, partiellement compensés par ceux du Brésil, fléchissaient sensiblement et rapidement. En seconde quinzaine du mois, le marché entrait dans une nouvelle phase caractérisée par un sous-approvisionnement qui accélérait le redressement des cours, qui revenaient même à un niveau supérieur à celui de l’année précédente. La campagne de Côte d’Ivoire était officiellement ouverte le 12 avril, assurant des livraisons pour la fin du mois. Le prix des premiers lots de cette origine, mis en marché en semaine 18, s’alignait sur celui des derniers lots du Pérou.

L’approvisionnement du marché avion a été plus compliqué compte tenu de la suspension de nombreuses dessertes aériennes passagers. La raréfaction de l’offre du Pérou dès la semaine 15 a eu pour effet un redressement rapide des cours. Cette situation s’amplifiait au cours des semaines suivantes et les prix atteignaient des niveaux encore jamais observés. Le déficit de produit bénéficiait également aux premiers lots de mangues ouest-africaines (Burkina Faso et Mali). Mais ces origines manquaient rapidement de capacité de fret et les livraisons s’avéraient aléatoires. La limitation des capacités d’évacuation des fruits entraînait simultanément une hausse sensible des tarifs de fret aérien, constituant un obstacle supplémentaire pour les importateurs dans l’incertitude de l’évolution des ventes. Les premiers lots de Côte d’Ivoire étaient commercialisés en semaine 17 et, comme pour les mangues bateau, leur prix s’alignait sur celui des produits péruviens.

mangue - europe - arrivages avril 2020

mangue - france - prix import avril 2020