Impact du conflit russo-ukrainien sur le marché bananier.

Le conflit russo-ukrainien, qui a éclaté le  vendredi 25 février,  déstabilise fortement le marché mondial bananier. Les principales perturbations ont, dans un premier temps, été liées à l’impossibilité d’accès des marchandises vers leurs marchés de destination à l’est. D’une part, le bombardement du port d’Odessa dès la semaine 9 a eu comme conséquence la « fermeture » du marché Ukrainien. La mise en place de sanctions à l’encontre de la Russie a entrainé, par la suite, la suspension de nombreuses lignes maritimes vers les ports russes. Ainsi, c’est principalement l’origine Equateur qui s’est vue privée du jour au lendemain de deux débouchés qui représentent 20% de leurs exportations, soit près de 2 millions de cartons de bananes par semaine. Une partie des marchandises déjà « flottantes » a donc dû être réorientée, dans l’urgence, vers d’autres ports, tels que Istanbul en Turquie, et des ports européens. Ainsi, des offres spot ont commencé à apparaitre notamment en Roumanie et en Slovénie dès la semaine 10. Pour autant les quantités sont restées modérées. En effet, l’intégralité des volumes à destination de l’Ukraine et de la Russie ne possèderaient pas tous les certificats nécessaires à leur mise en marché dans l’Union Européenne, et certains lots arrivant en vrac notamment vers la Russie nécessiteraient un reconditionnement entrainant un surcout. Dans un second temps, les chargements vers la Russie ont commencé à ralentir en raison de l’effondrement du rouble, de la suspension des paiements internationaux SWIFT et d’un coût du fret accusant une nouvelle augmentation (hausse du prix du pétrole et des assurances). Si la diminution des chargements aura comme conséquence d’éviter que des lots se retrouvent à nouveau « errants » en haute mer, cela se traduira inévitablement par une crise inédite notamment chez les producteurs équatoriens qui ne trouveront plus preneur pour leur production. Par ailleurs, force est de constater que la poursuite du conflit contribue à empirer une crise historique inflationniste démarrée en 2020, qui a entrainé l’explosion généralisée des couts de l’énergie, des intrants agricoles, du transport…