Selon les données des douanes européennes, en 2023, les importations européennes de banane de République dominicaine auraient reculé de presque 30 % par rapport à 2022. C’est la deuxième année consécutive de baisse, qui est même de - 20 % par rapport à 2019. Des problèmes de productivité et aussi structurels expliqueraient cette chute vertigineuse. D’une part, l’année 2023 a été marquée par un climat anormalement chaud, avec des températures supérieures à 37°C qui auraient stressé les bananiers. Ces températures auraient également stimulé la prolifération d’acariens (Eriophyoidea), à l’origine d’importants problèmes de qualité qui ont amputé les volumes disponibles à l’exportation. D’autre part, le secteur de la production fait face depuis plusieurs années à des problèmes économiques, qui s’accentuent et fragilisent le tissu productif. Certains producteurs, dont le niveau d’endettement est important à la suite du passage des cyclones Matthew, Irma et Maria, ne peuvent plus supporter l’impact économique des pertes de productivité et font faillite. Ceux dont les bananes souffrent d’une qualité non compatible avec l’exportation se tournent vers le débouché du marché local, d’autres se reconvertissent vers le plantain. Si la baisse inter-annuelle est moins vertigineuse au Royaume-Uni, où l’origine ne recule que de 5 % par rapport à 2022, il faut noter que, depuis 2019, les volumes ont été divisés de moitié ! C’est un coup dur pour le secteur de la banane biologique et Fair trade, la République dominicaine ayant été l’une des pionnières de ce segment. Vous pourrez retrouver plus en détail les conséquences de cette évolution dans l’analyse du marché de la banane biologique qui sera publiée dans le prochain numéro de FruiTrop (n°293 de mai-juin 2024).
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