Campagne d'ananas Victoria 2016-17

  • Publié le 14/11/2017 - Elaboré par PAQUI T.
  • FruiTrop n°252 , Page 42 à 45
  • Gratuit

Une continuité dans la stabilité

La campagne n’a pas connu de grands bouleversements avant l’arrivée des fruits de saison. Une fois encore, la Réunion et Maurice ont été les acteurs clés du marché, même si, en fin de période, on a vu arriver un nouveau venu, le Ghana, qui, pour l’instant, peine quelque peu à trouver ses marques face aux deux autres origines.

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L’offre réunionnaise, moins importante en volume, continue d’être préférée par les acheteurs et n’a donc aucun mal à bien se valoriser. Malheureusement, durant la campagne, elle est restée fortement déséquilibrée, avec une majorité de fruits de petits calibres (9 et 10) moins appréciés par les acheteurs plus à la recherche des calibres 6 et 7. Ce déséquilibre s’est ressenti sur les fourchettes de prix qui ont souvent été larges en fonction des calibres proposés. Au stade import, les cours de l’origine ont ainsi fluctué entre 2.50 et 3.50 euros/kg selon les calibres, avec quelques pointes à 3.80-4.00 euros/kg.

Plus régulière en volume, l’offre mauricienne, légèrement moins bien appréciée par les acheteurs, a néanmoins comblé à plusieurs reprises le manque de fruits réunionnais. Plus régulière également en calibres que celle de la Réunion, elle a continué à faire l’objet de nombreuses opérations de promotion en GMS. En dehors des prix consentis pour ces promotions, les cours de l’origine au stade import ont fluctué entre 3.00 et 3.30 euros/kg, avec quelques pointes à 3.50 voire 3.60 euros/kg.

La campagne au fil des mois

Le début de la campagne (semaines 40 de 2016 à 4 de 2017) a été marqué par une progression des volumes globaux de Victoria et plus particulièrement de ceux de la Réunion. L’offre réunionnaise a été très déséquilibrée avec une majorité de fruits de petits calibres (9 et 10), moins appréciés par les acheteurs et par conséquent plus difficiles à valoriser. Au cours des premières semaines, l’offre, bien supérieure à la demande, a obligé les opérateurs à élargir leurs fourchettes de prix pour essayer de fluidifier le marché. En l’absence d’une demande assez régulière, certains opérateurs ont souvent eu recours à des ventes à la commission pour éviter la constitution de stocks trop importants. La progression des volumes s’est poursuivie durant les fêtes de fin d’année. Malgré une offre assez abondante durant la période des fêtes, les cours sont restés assez stables, confirmant une fois encore le caractère festif du fruit.

ananas victoria - france - prix moyen import
ananas victoria - france - prix moyen import

Après les fêtes, la situation a été plus compliquée avec le repli de la demande. L’offre réunionnaise, toujours déséquilibrée, a eu plus de difficultés à se vendre. Ce n’est que fin janvier que la tendance a commencé à s’inverser, les approvisionnements  commençant à décroître pour s’adapter progressivement à la demande.

Des semaines 5 à 17, les volumes de Victoria sont restés limités, permettant aux ventes de rester fluides avec des cours assez soutenus qui se sont maintenus même après Pâques.

L’arrivée des fruits d’été (dès la semaine 18) a coïncidé avec une réduction de l’offre de Victoria. En effet, de fortes pluies à Maurice et, dans une moindre mesure, à la Réunion ont obligé les opérateurs à réduire les volumes importés. Les fruits, ainsi plus fragiles, évoluaient vite et mal. Comme au cours de chaque campagne, l’arrivée des fruits de saison a entraîné un désintérêt des acheteurs pour les petits exotiques, au rang desquels figure le Victoria. Les opérateurs ont donc dû réduire fortement leurs importations pour mieux les adapter à la demande et rester fluides d’une semaine sur l’autre. Ainsi, au fur et à mesure que l’offre de fruits de saison augmentait, le Victoria sortait des habitudes d’achat des clients.

Pendant l’été (semaines 27 à 35), le marché du Victoria a été très faiblement approvisionné, l’offre globale ne cessant de décroître, surtout celle de la Réunion. Compte tenu de l’atonie de la demande, certains opérateurs ont même carrément interrompu leurs importations. La période estivale s’est caractérisée, comme au cours des campagnes précédentes, par une nette réduction de l’offre globale et surtout par une stabilisation du prix des fruits réunionnais et mauriciens. Dans la mesure où seuls les inconditionnels du Victoria continuaient leurs achats, les opérateurs ont évité de baisser les prix car, dans ce cas de figure, ce levier produit très peu d’effets sur la demande. La fluidité des ventes au cours de l’été a surtout tenu au fait que l’offre était généralement très largement inférieure à la demande. 

Des semaines 36 à 39, le marché du Victoria a été plus actif. La demande a commencé à se mettre progressivement en place. Les fruits mauriciens, qui jusque-là assuraient l’essentiel de l’approvisionnement, ont subi un léger contrecoup du fait du retour plus régulier de l’offre réunionnaise. Les ventes des fruits mauriciens se sont alors légèrement tassées ainsi que les prix. Malheureusement, certains opérateurs ont trop vite augmenté leurs importations et cela s’est traduit par un ralentissement assez marqué des ventes. Ce qui a confirmé que la demande, même si elle était plus active que durant l’été, ne s’était pas encore complètement repositionnée sur le Victoria.

Thierry Paqui, consultant
paqui@club-internet.fr

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