Après avoir atteint un record à l’exportation en 2018 (340 millions de colis toutes destinations), l’Équateur, premier exportateur mondial de banane, continue sur sa lancée pour les huit premiers mois de 2019. Si le taux de croissance semble moins frénétique que par le passé (+ 2 % de progression de janvier à fin août par rapport à la même période de 2018), ces 100 000 tonnes supplémentaires montrent la remarquable résilience du secteur productif équatorien, notamment en dépit du phénomène El Niño qui a entraîné quelques inondations en mars 2019. C’est le résultat de la croissance structurelle de la production (nouvelles plantations entrées en production, dont certaines en Bio), couplée à des gains de productivité et à la mise en place par l’État d’infrastructures pour prévenir les inondations.
Paradoxalement, sur les sept premiers mois de l’année, les volumes à destination des principaux débouchés de l’Équateur affichent des performances à contre-courant de la tendance générale haussière de 2019. Aucun signe de croissance sur le marché des États-Unis, où les volumes équatoriens restent quasi identiques à ceux de 2018, ni en Russie où ils se contractent de 1 %. Pire encore, dans l’UE, principal marché de la banane équatorienne, l’origine recule de 7 %. La faute probablement à un moins grand nombre de contrats signés pour l’année 2019, suite à la baisse des prix dénoncée par les principaux pays exportateurs fin 2018, et à la progression d’origines concurrentes aux stratégies de bas coûts (Guatemala et Panama).
La recherche de débouchés alternatifs s’est donc révélée capitale pour le géant équatorien, qui a sauvé la mise grâce, entre autres, au grandissant appétit asiatique. Sur les huit premiers mois de 2019, l’Équateur a progressé de plus de 50 % par rapport à 2018 en Asie, soit une augmentation de plus de 130 000 t. On pourrait même conclure que la totalité de la croissance des exportations s’est focalisée sur les marchés asiatiques. A souligner que le réveil brutal du marché chinois observé en 2018 se poursuit et même s’amplifie. La progression de l’Équateur est également marquée vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (Algérie notamment).
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