La banane sature l’espace médiatique fruitier

  • Publié le 2/10/2019 - Elaboré par LOEILLET Denis
  • FruiTrop n°265
  • Gratuit

Edito

Ouvrir/Fermer Boutique

Le feuilleton de cet été a bien évidemment tourné autour de la détection, pour la première fois sur le continent sud-américain (nord-est de la Colombie), de la race tropicale 4 de la fusariose. FruiTrop publie dans ce numéro une première note d’information rédigée par les chercheurs du CIRAD sur cette maladie et ses conséquences (téléchargeable gratuitement en français, anglais et espagnol sur fruitrop.com). C’est un terrible choc pour l’ensemble du secteur bananier mondial. L’heure est désormais aux politiques de biosécurité renforcée car, s’il y a une seule chose à retenir, c’est qu’il faut tout mettre en œuvre pour éviter l’arrivée de la maladie. En effet, si l’on sait comment s’en prémunir, il n’y a, en revanche, aucune solution pour s’en défaire. Dans l’actualité bananière, on retiendra aussi l’Appel d’Abidjan (21 septembre 2019) qui a permis aux producteurs ACP de banane, malmenés depuis des années par l’UE dans ses négociations commerciales avec les fournisseurs de banane dollar, de faire entendre leur voix. Réunissant l’équivalent d’un million de tonnes de bananes consommées sur le marché européen (Côte d’Ivoire, Cameroun, Ghana, République dominicaine et Belize), avec l’appui politique de leurs gouvernements très mobilisés et la présence d’observateurs canariens, ils ont envoyé un signal fort à la Commission européenne. Ils réclament un arrêt de la dégressivité du droit de douane à 75 euros/tonne pour la banane dollar, la mise en place d’un système efficace de surveillance des marchés bananiers européens et la reconduction d’un programme d’aide aux filières ACP. On attend maintenant que les producteurs européens leur emboîtent le pas. C’est ce qu’ils feront dans un premier temps au Parlement européen le 9 octobre prochain. En effet, les revendications sont, sur le fond, quasi identiques, sauf sur le volet du soutien à la production, les Européens préférant un mécanisme spécifique (POSEI). L’avenir des deux grandes sources d’approvisionnement est objectivement lié. Leur degré d’influence sur la réforme de l’organisation du marché européen est un des enjeux des prochains mois. La pression mise sur les décideurs européens (Etats membres et institutions européennes) sera proportionnelle aux actions individuelles ou communes qu’ils mèneront. C’est sans doute la dernière possibilité de stopper la funeste hémorragie libérale des années 2000, période où la mondialisation et la dérégulation étaient, par essence, joyeuses.

Cliquez sur "Continuer" pour poursuivre vos achats ou sur "Voir votre panier" pour terminer la commande.