Mangue du Pérou

  • Publié le 17/12/2019 - Elaboré par GERBAUD Pierre
  • FruiTrop n°266 , Page 8 à 8
  • Gratuit

Sous le signe de l’expansion en 2019-20 ?

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Après avoir exporté 184 000 t en 2018-19, dont 119 000 t vers l’Europe et 56 000 t vers les marchés nord-américains, le Pérou entame la campagne 2019-20 sous le signe de l’expansion. Selon les indications données lors du XVIII Congreso Internacional sobre el mango peruano, (Lima, Pérou, novembre 2019), les exportations pourraient dépasser les 200 000 t. L’accroissement des plantations permet des récoltes abondantes, même si l’alternance de production des manguiers et les variations météorologiques peuvent modifier les volumes disponibles selon les campagnes. D’ailleurs, le cap des 200 000 t a déjà été dépassé en 2017-18. La force du Pérou repose principalement sur sa capacité de production. La professionnalisation de la filière constitue également un atout quant à la maîtrise de la qualité des fruits soumis à de longs délais de transport par bateau à destination de l’Europe. Le contexte général du pays est aussi un avantage certain, l’importante production d’avocat et d’autres produits horticoles favorisant des économies d’échelle en logistique. De plus, si les marchés européens sont les principaux destinataires, l’origine s’est aussi bien implantée sur le marché américain, déjà fortement approvisionné par le Mexique, l’Équateur et plus modestement par Haïti. Le Pérou a d’ailleurs dépassé le Brésil sur ce marché depuis plusieurs années.

L’expansion péruvienne s’est effectuée dans un premier temps par l’augmentation des volumes exportés, puis par l’élargissement du calendrier d’exportation. Les arrivages parvenaient en Europe auparavant de décembre à mi-avril. Ils s’étirent maintenant de novembre à mai, ce qui est de nature à modifier le calendrier d’approvisionnement européen, en rognant progressivement le créneau de l’Afrique de l’Ouest, fournisseur historique de l’UE. Les variations de production du Pérou sont encore sensibles selon les années (comme au printemps 2019), mais la tendance est là, d’autant que le démarrage de l’Afrique de l’Ouest est souvent tardif, favorisant l’ancrage du Pérou. Le risque est de voir s’accentuer la concurrence à cette période où s’achèvent les expéditions péruviennes et où débutent celles d’Afrique de l’Ouest. Depuis plusieurs années, la Côte d’Ivoire, principal fournisseur ouest-africain, concentre ses envois en mai, avec des volumes assez stables autour de 30 000 t. Le choc que constitue le passage du Pérou à l’Afrique de l’Ouest entraîne un surapprovisionnement global propre à effondrer les conditions de marché. Cette compétition peut-elle s’inscrire dans le temps ou générera-t-elle une redistribution des parts de marché ? La plus grande régularité qualitative des produits péruviens ne joue-t-elle pas en faveur de cette origine ainsi que la compétitivité tarifaire qui l’accompagne ?

Un autre aspect se profile concernant les capacités des origines à répondre aux nouvelles exigences réglementaires du marché européen. La mise en œuvre des programmes de lutte contre les infestations de mouche du fruit demeure une préoccupation majeure pour les opérateurs, tant péruviens que ouest-africains, et interviendra vraisemblablement sur l’implantation de ces origines sur les marchés européens lors des prochaines campagnes.

mangue - perou - exportations

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