Noix de cajou

  • Publié le 24/05/2019 - Elaboré par Cirad
  • FruiTrop n°263 , Page 7 à 7
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Le début de l’année 2019 marqué par un effondrement des prix

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Après avoir fortement chuté entre avril et octobre 2018 et s’être légèrement repris en novembre et décembre à la suite de l’annonce par la Tanzanie d’un blocage de sa production, les cours de tous les grades d’amande de cajou ont fortement baissé et se situent désormais à leur niveau le plus bas en cinq ans, avec des offres spot origine Vietnam à 3.2 USD/lb mi-avril.

Finalement, la décision surprenante du président tanzanien John Magufuli, d’interdire les exportations de noix de cajou brute et de faire acheter l’ensemble de la production du pays (environ 275 000 tonnes, soit 7.5 % de l’offre mondiale) par l’armée, n’a eu qu’un impact limité sur le marché.

Grâce aux importants stocks qui restaient disponibles en Afrique de l’Ouest, mais surtout à des récoltes précoces et excellentes au Vietnam et au Cambodge, les usines de transformation asiatiques ont pu se passer de la noix brute tanzanienne. Jusqu’à aujourd’hui, la Tanzanie garde sur les bras cet énorme stock, dont elle ne pourra transformer localement qu’une petite partie (au maximum 20 %), et ne sait plus comment l'écouler sur le marché international.

Les stocks cumulés à l’échelle mondiale ont fortement augmenté avec le début des récoltes en Asie et en Afrique de l’Ouest. Les importateurs des pays consommateurs, rassurés, ont donc entrepris de repousser au maximum leurs commandes afin de profiter d’une baisse additionnelle des prix. Face à une offre en hausse, la demande s’est donc contractée jusqu’à présent.

Cette chute des prix est également possible car le cours des autres fruits à coque (amande, noix, pistache, noisette) est lui aussi très bas à la suite de très bonnes récoltes, et ce malgré une demande mondiale en croissance rapide. Au cours de l’année 2018, la noix de cajou a clairement été le fruit à coque le plus cher du marché, ce qui a eu tendance à freiner la croissance des nouvelles utilisations agroalimentaires et de la consommation.

Pourtant, nous pensons que la chute des prix pourrait marquer un coup d’arrêt sur la deuxième moitié de l’année 2019. En effet, effrayés par cette chute, confrontés à des pertes importantes et n’arrivant plus à signer des contrats de livraison à moyen terme (forward), les transformateurs asiatiques et africains s’approvisionnent très peu depuis le début de l’année. Les prix de la noix de cajou brute se sont effondrés encore davantage que ceux de l’amande de cajou et frôlent actuellement les coûts de production en Afrique de l’Ouest.

Dans ces conditions, l’offre de noix brute risque de se réduire en Afrique, avec beaucoup de producteurs qui vont refuser de vendre, ou vont même laisser leurs noix pourrir dans les champs. Ainsi, l’offre d’amande de cajou pourrait être limitée sur le deuxième semestre avec des usines sous-approvisionnées.

Pour le moment, les stocks disponibles au niveau des usines, ou dans les bassins de production avoisinants, restent suffisants pour couvrir trois à quatre mois de demande mondiale. Cependant, si les carnets de commande ne se remplissent pas dans les deux prochains mois et que les transformateurs n’accélèrent pas leur approvisionnement, une remontée des prix sur la deuxième moitié de l’année 2019 nous semble probable, dans cette filière où d’importants temps de transport séparent producteurs, transformateurs et consommateurs finaux.

Source : Service N’Kalô - Nitidae

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