Le cyclone ETA au secours du prix de contrat 2021 pour la banane en Europe ?

Décidément, la saison cyclonique en Atlantique traîne en longueur. Le dernier cyclone ETA, qui s’est abattu sur le Nicaragua en semaine 45-2020 et qui a remonté l’Amérique centrale par le Honduras, le Guatemala et Belize avant de s’échapper vers Cuba, aura laissé derrière lui de très lourds dégâts humains et matériels. Pour les plus anciens, l’intensité du cyclone ETA fut équivalente à celle du cyclone Mitch qui, en 1998, avait dévasté cette région du globe. Pour le secteur agricole et singulièrement celui de la banane, les dégâts sont importants. Il est toujours délicat de faire des estimations de pertes aussi rapidement après un aléa climatique d’une telle ampleur, mais on recense déjà 10 000 ha de bananeraies affectés à des niveaux qui vont de la destruction totale (notamment au Honduras) jusqu’à des inondations (notamment au Guatemala) qui pourraient conduire, selon la vitesse d’évacuation de l’eau, jusqu’à la perte totale de la récolte et une forte réduction du potentiel de production sur la première moitié de 2021.

Dans ces conditions, les discussions entre amont et aval en Europe sur le prix de contrat pour l’année 2021 changeront sans doute de ton. Alors que les premières estimations faisaient craindre de tomber à un niveau historiquement bas (cf. https://www.fruitrop.com/Articles-par-theme/En-direct-des-marches/2020/Prix-de-contrat-banane-Aldi-Europe-en-2021-plus-bas-que-jamais), les centaines de milliers de cartons perdus par semaine, et cela pendant des mois, pèseront désormais dans la balance. Compte tenu des derniers aléas climatiques aux Philippines, des pics de production qui sont quasiment tous terminés (Colombie, Costa Rica) et d’un potentiel arbitrage du Costa Rica et de l’Équateur en faveur des états-Unis (compensation de la réduction du potentiel export centroaméricain), le scénario d’un début d’année avec une faible pression de l’offre semble désormais tenir la corde.

Brève Cyclone ETA

Brève Cyclone ETA