Mangue d’Afrique de l’Ouest

  • Publié le 13/02/2020 - Elaboré par GERBAUD Pierre
  • FruiTrop n°267 , Page 14 à 14
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La menace de la mouche du fruit

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Compte tenu de la récente évolution de la réglementation européenne sur la lutte contre l’introduction d’organismes nuisibles sur le territoire de l’Union, il semble opportun de faire un rapide état des lieux pour les pays exportateurs de mangue d’Afrique de l’Ouest à l’aube de la campagne 2020.
La campagne ouest-africaine 2019 a été prolixe, avec une réalisation estimée à plus de 49 000 tonnes exportées (hors Sénégal) contre 44 600 tonnes l’année précédente.

Mais si ces résultats quantitatifs sont flatteurs et témoignent du dynamisme des filières mangues d’Afrique de l’Ouest, ils ne doivent pas dissimuler les problèmes récurrents que connaissent ces origines, notamment dans le domaine phytosanitaire. Certes des améliorations ont été apportées ces dernières années pour lutter contre les infestations par la mouche du fruit, et le nombre d’interceptions aux frontières de l’UE s’est réduit. Si on ne relève plus comme avant de 30 à 60 interceptions pour certains pays, le problème demeure et mine à terme les exportations de ces origines.

Ce problème est ravivé actuellement en raison des nouvelles dispositions prises par l’Union européenne en matière phytosanitaire. Les pays fournisseurs n’ont que peu de latitude pour répondre à ces exigences :

  • soit le pays producteur est exempt de mouches du fruit et en fournit la preuve aux services compétents de l’UE. Dans ce cas, les exportations peuvent se poursuivre librement ;
  • soit les zones de production du pays producteur sont déclarées de la même façon exemptes de mouches du fruit, et les exportations peuvent se poursuivre librement ;
  • soit la surveillance des zones de production, depuis le début de la dernière période complète de végétation, démontre l’absence de mouches du fruit selon un protocole strict d’inspections et permet la continuation des expéditions ;
  • soit les fruits ont subi un traitement approprié garantissant l’absence de mouches du fruit. Dans ce cas, les modalités du traitement doivent avoir été préalablement communiquées à la Commission européenne et fait l’objet d’une notification sur les certificats accompagnant la marchandise.

A moins de trois mois du démarrage de la campagne, la question se pose de savoir si les opérateurs de ces origines se sont préparés efficacement à ce nouveau défi, sachant que l’ensemble du bassin manguier d’Afrique de l’Ouest subit une forte pression parasitaire. A part la mise en place de moyens de lutte sur culture qui restent aléatoires, le dernier item de la réglementation résumée ci-dessus paraît le plus adapté aux origines ouest-africaines. Les États-Unis ont depuis longtemps exigé des traitements post-récolte pour les mangues importées. Est-ce la solution d’avenir et quelles en seraient les conséquences sur la qualité et la conservation des fruits ?

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