Du haut de l’Ever Given, 20 000 conteneurs vous contemplent...

  • Publié le 15/04/2021 - Elaboré par LOEILLET Denis
  • FruiTrop n°274 , Page 1 à 1
  • Gratuit

Edito

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Un porte-conteneurs de 20 000 boîtes se plante dans le sable du canal de Suez et c’est l’ensemble du commerce mondial qui boit la tasse. Le monde de « presque après » la pandémie étant encore pire que celui d’avant, c’est la dernière – et évidemment pas l’ultime – démonstration que la mondialisation heureuse et paisible a vécu. L’a-t-elle d’ailleurs été un jour ? Il y a en effet débat sur les bénéfices et les bénéficiaires de la mondialisation, avec notamment la question du creusement phénoménal des inégalités ou celle de l’impact négatif sur l’environnement. Quoi qu’il en soit, un grand scepticisme, voire même une défiance s’installe dans nombre de pays. Il est vrai que la liste des déséquilibres que cette spécialisation des économies nationales entraîne est longue et sanglante. Et puis de spécialisation, la mondialisation s’est transformée en règne sans partage de la Chine. Elle et les dragons asiatiques concentrent la production d’à peu près tout ce qui est consommé sur la planète. Les plus récents et douloureux exemples sont bien sûr liés à la pandémie avec le chantage sur la fourniture de masques de protection, les Européens désindustrialisés implorant les Chinois de leur vendre ces précieux équipements. Plus récemment et dans un autre secteur, on évoquera la tension sur les composants électroniques que les usines du monde (le monde étant ici synonyme d’Asie) distillent au compte-gouttes. Le choc psychologique dans la vieille Europe et aux Etats-Unis est terrible. Les déclarations promettant une relocalisation sur les lieux de consommation font – au moins sur les plateaux de télévision – illusion. Mais au fond, rien ne changera. Aussi, les péripéties d’une coque de noix bloquant quelques jours une route maritime, même majeure, sont, au vu de cette tendance lourde, totalement anecdotiques. D’autant que la Chine a pour elle... le temps. Elle peut ainsi attendre que le réchauffement climatique vienne régler le problème en ouvrant la route maritime du Nord, celle qui traverse le pôle Nord et qui réduit de plus d’un quart le temps de transport entre l’Asie et l’Europe !

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