La baisse des températures observée dans l’océan Pacifique depuis le mois de juin a mis en alerte les différents services de surveillance climatique. Si le refroidissement des eaux du Pacifique était voué à perdurer, avec des températures superficielles qui restent en-deçà des normales de saison pendant trois mois consécutifs, la survenue d’un épisode La Niña serait confirmée pour cette saison automne/hiver 2020-2021. Ce phénomène climatique récurrent, qui se présente tous les trois à quatre ans, contribue à un refroidissement océanique et atmosphérique des côtes de l’Amérique du Sud, et a des impacts climatiques qui peuvent se répercuter à l’échelle planétaire : des mois de décembre à février plus frais sur les côtes du Pérou et de l’Equateur, des pluies plus abondantes du Nordeste brésilien jusqu’en Colombie, des températures plus élevées dans la zone du golfe du Mexique (et par conséquent une saison cyclonique plus active), allant jusqu’à des températures plus fraîches dans l’ouest africain. A noter qu’au cours du dernier épisode La Niña (septembre 2017 à mars 2018), la production bananière a été fortement perturbée par des températures basses au début de l’année 2018, notamment au Costa Rica et au Guatemala. Le froid a également eu des impacts sur le développement des volumes du géant équatorien fin 2017/début 2018. Ainsi, à un début d’année peu chargé en volumes à cause du froid a succédé un printemps particulièrement chargé en raison du décalage des courbes de production. Au Pérou, si les volumes de mangue cumulés durant la campagne 2017-2018 ont été excédentaires, notamment en raison de la croissance du verger, le démarrage de la campagne a été fortement retardé par les conditions climatiques. Enfin, force est de constater que les cyclones Irma et Maria, qui ont dévasté la zone Caraïbe en septembre/octobre 2017, ont également eu lieu pendant ce phénomène climatique.
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