Campagne litchi de Madagascar 2019-20

  • Publié le 28/10/2019 - Elaboré par GERBAUD Pierre
  • Gratuit

Sous de meilleurs auspices

Une mauvaise campagne 2018-19

La campagne 2018-19 de commercialisation des litchis a laissé un souvenir amer pour les opérateurs de la zone de l’océan Indien et particulièrement ceux de Madagascar, principal pays fournisseur du marché européen. Les causes de cette mauvaise saison ne sont pas à rechercher du côté des origines exportatrices. Ce sont plutôt les conditions de marché en Europe qui se sont avérées spécialement difficiles. Les mouvements sociaux en France en fin d’année 2018 ont profondément perturbé la commercialisation des litchis malgaches. Le post-acheminement des produits vers les lieux de consommation a été enrayé par le blocage des réseaux routiers, occasionnant des retards de livraison et, à la longue, la désaffection de certains distributeurs envers le produit. La gêne engendrée par ces mouvements répétitifs et les tensions qui en ont découlé ont également dissuadé bon nombre de consommateurs de fréquenter les centres commerciaux  en fin de semaine, lieux et périodes traditionnellement essentiels pour la vente des litchis. L’une des conséquences de cette situation a été le report de tonnages sur le début d’année 2019, alors que la demande pour ce produit festif chutait. La dégradation qualitative des fruits à cette période n’a fait qu’accentuer les méventes et contraint les opérateurs à écarter d’importants volumes. Si les marchandises du premier bateau conventionnel ont pu être écoulées sur le marché français, mais aussi pour une bonne part vers les marchés extérieurs, il n’en a pas été de même pour celles du second navire. La crise sociale en France n’est sans doute pas la seule raison du mauvais résultat économique de la campagne, mais elle y a fortement contribué. Le démarrage assez tardif de la récolte et la qualité moyenne des fruits, en termes de calibre, de tenue et de qualité gustative, ont aussi freiné la consommation d’un fruit banalisé en fin d’année, dont l’effet de mode semble s’estomper.

Un nouvel espoir pour 2019-20

La prochaine campagne s’annonce sous de meilleurs auspices. L’hiver austral a été marqué cette année, favorisant une bonne floraison des arbres. Les conditions météorologiques depuis le mois d’août ont été satisfaisantes et propices à une bonne nouaison. La répartition régulière des précipitations et la remontée des températures en septembre laissent supposer une récolte conforme à la normale et légèrement plus précoce que les années précédentes (données du Centre Technique Horticole de Tamatave – CTHT). Une sensible variation de la mise à fruit entre les régions nord et sud de Tamatave impliquera vraisemblablement une organisation de la récolte adaptée afin d’assurer un approvisionnement qualitativement égal des stations de conditionnement.

Les premières  récoltes pourraient intervenir dès la semaine 46, soit une semaine plus tôt qu’en 2018. Comme les années précédentes, les opérateurs ont programmé deux navires conventionnels pour un volume de 15 000 tonnes, soit une diminution d’environ 15 % dans le but d’anticiper l’habituelle réduction de consommation après les fêtes de fin d’année. Afin de bénéficier pleinement de la précocité de la production cette année, le premier navire devrait emprunter la voie la plus directe par le canal de Suez, pour un déchargement prévu dans le port de Sète en semaine 49. Le second navire suivra la voie devenue plus traditionnelle ces dernières années, avec le contournement du continent africain par l’Ouest en direction de Zeebrugge, où il devrait accoster en semaine 50. Ces prévisions sont données à titre indicatif et devront être confirmées à l’approche de la campagne. La précocité de la récolte ainsi que le choix logistique d’un port méditerranéen pour recevoir le premier navire devraient permettre une plus large période de commercialisation avant les fêtes de fin d’année.

Les dispositions de surveillance et de traçabilité des marchandises, mises en place au cours des campagnes antérieures, seront reconduites. Elles seront accentuées du fait de la précocité de la récolte, avec des chargements de navire régulés accordant aux opérateurs de Madagascar un temps plus long pour le travail en station de conditionnement. Cette régulation devrait favoriser l’amélioration de la qualité des fruits par une sélection plus stricte, des traitements maîtrisés et une mise à disposition plus sereine des marchandises au port d’embarquement.

Aucun obstacle extérieur ne devrait gêner, a priori, le déroulement de cette campagne, qui devrait permettre de retrouver des conditions de vente plus favorables.

Les autres origines de la zone de l’océan Indien bénéficient également de conditions satisfaisantes en termes de production et de précocité. Les marchés européens devraient donc être bien approvisionnés, avec une compétition commerciale vive, notamment lors de la première phase de mise en marché des fruits transportés par avion. Comme les années précédentes, l’Afrique du Sud exportera vraisemblablement des litchis dans la continuité de la campagne malgache pour couvrir la demande de fin de saison.

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