Le syndrome de Münchhausen

  • Publié le 22/09/2016 - Elaboré par LOEILLET Denis
  • FruiTrop n°243 , Page 1 à 1
  • Gratuit

Edito Fruitrop n°243

C'est un trouble psychiatrique qui se caractérise par le besoin de simuler une maladie ou un traumatisme pour attirer l’attention ou la compassion. Ce trouble touche tous les groupes sociaux...

Ouvrir/Fermer Boutique

Le syndrome de Münchhausen est un trouble psychiatrique qui se caractérise par le besoin de simuler une maladie ou un traumatisme pour attirer l’attention ou la compassion. Ce trouble touche tous les groupes sociaux. Aucun n’y échappe. C’est sans doute dans la communauté des chercheurs que sa prévalence est la plus forte et que son incidence augmente rapidement. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à prendre comme exemple le niveau d’intérêt que montrent certains groupes de recherche européens pour la race 4 tropicale de la Maladie de Panama qui affecte les bananiers. A les croire, cette maladie, décrite en 1990 et présente en Asie et depuis peu en Afrique (Mozambique), a un potentiel infectieux capable de rayer de la carte quasi instantanément le bananier Cavendish, soit 63 millions de tonnes de banane (47 % de la production mondiale), dont quelque 20 millions sont exportées. Les médias, toujours à la recherche du scoop bien trash, de l’annonce dramatique et des news apocalyptiques, nourrissent le syndrome de ces scientifiques malades, qu’il vaudrait mieux soigner plutôt que de les laisser s’enferrer dans cette communication digne des millénaristes.

A moins que cette communication outrancière soit faite à dessein. En effet, certains commencent à penser que ce sont des raisons bassement matérielles qui poussent les scientifiques à agiter le chiffon rouge. Il faut faire pleurer dans les chaumières, annoncer la fin du monde et dessiner un futur le plus noir possible pour convaincre les bailleurs de fonds de financer de juteux programmes de recherche. Mais je refuse de croire à cette hypothèse qui serait en totale opposition avec nombre des principes listés dans le serment du scientifique, la version du serment d’Hippocrate pour les chercheurs. La règle numéro 8 est d’ailleurs on ne peut plus claire : « Je m’engage à poursuivre la recherche de la vérité et à porter la plus grande attention à l’expression de l’esprit critique et au respect de la déontologie dans l’usage des moyens d’information et de communication ».

Cliquez sur "Continuer" pour poursuivre vos achats ou sur "Voir votre panier" pour terminer la commande.