Fruits à noyau européens

  • Publié le 6/06/2019 - Elaboré par BENOIT-CELEYRETTE Cécilia
  • Gratuit

Premiers éléments de récolte 2019

Les prévisions de la récolte européenne 2019 de fruits à noyau ont été dévoilées lors du récent salon de l’EuroMéditerranée (Medfel), qui s’est déroulé à Perpignan fin avril, et lors de la journée organisée à Lérida par Afrucat (23 mai). Les premiers éléments présentés indiquent que le potentiel devrait renouer avec un niveau moyen en pêche et nectarine de 3.06 millions de tonnes (+ 2 % par rapport à la moyenne 2013-2017) et avec une belle production en abricot (632 170 t, soit  + 19 %), après une année 2018 marquée par des accidents climatiques. L’hiver a globalement été doux en Espagne, en France et en Italie et plutôt normal en Grèce, favorisant une belle floraison même si on déplore quelques gelées et du retard dans les zones de production les plus septentrionales. 

Un potentiel d’un bon niveau en pêche

Comme l’an dernier, la publication des chiffres a été décalée, plusieurs pays, dont l’Espagne et l’Italie, estimant avoir encore trop peu d’éléments fin avril pour une prévision de campagne réaliste en pêche et nectarine. La réunion de fin mai a donc permis d’évaluer plus précisément le potentiel. La prévision de récolte conforte néanmoins les premiers éléments entrevus, avec des potentiels qui s’annoncent d’un bon niveau par rapport à l’an dernier en Espagne (1.3 million de tonnes, soit + 12 % par rapport à 2018), en Italie (1.2 million de tonnes, soit + 13 %) et surtout en France (210 000 tonnes, soit + 17 %). Ces potentiels seront donc légèrement supérieurs aux moyennes de saison, à l’exception de la Grèce affectée tardivement par les conditions climatiques (335 900 t, soit - 7 %).

Les surfaces tendent pourtant à se contracter en pêche et nectarine en Espagne, y compris en pêche plate sur Murcie où c’est surtout l’inertie des jeunes vergers qui entretient un bon niveau de production. Un plan d’arrachage a même été décidé en Catalogne à la suite des difficultés d’écoulement qui ne se sont pas améliorées depuis le veto russe. Les surfaces baissent également en Italie au profit de l’abricot et pourraient encore se contracter dans les années à venir avec le développement du verger de prune. La baisse structurelle que connaît la France depuis près de vingt ans, liée à la Sharka et aux difficultés économiques, semble par contre s’être arrêtée. Il y a un petit regain d’intérêt en Pavie, après une longue période de crise et suite à la stabilisation des prix à l’industrie qui incite certains producteurs, notamment en Aragon et en Grèce, à revenir sur ce type de production.

Les bons rendements attendus grâce aux conditions climatiques favorables de l’hiver cachent toutefois des disparités selon les zones de production. Il faut souligner que le retour en production sera modeste en Espagne dans les zones précoces (0 % par rapport à 2018 sur Murcie et + 5 % en Andalousie) en raison des gelées. Cependant, la hausse pourrait être plus marquée courant juin avec l’arrivée en production des zones de Valence (+ 28 %) et de la Catalogne (+ 28 %), puis de la France (+ 18 à + 23 %), même si elle ne sera que de 4 % en Rhône-Alpes. On attend également de bons volumes partout en Italie (+ 14 à + 19 %), à l’exception de l’Emilie-Romagne (+ 1 %) et de la Vénétie/Frioul/Julienne (+ 8 %).

peche nectarine - UE - prevision recolte
peche nectarine - UE - production

Une belle récolte d’abricot malgré un recul en Espagne

On attend une belle récolte en abricot grâce à la modernisation des vergers dans les principaux pays producteurs européens ces dernières années. La production ne devrait cependant pas atteindre un record en raison d’un déficit en Espagne. Elle pourrait ne pas dépasser 97 360 t (- 36 % par rapport à 2018) après trois grosses années de production, du fait des gelées fin février sur Murcie et Castilla-la-Mancha. La récolte devrait toutefois être d’un très bon niveau en France (157 800 t, soit + 43 %), sans retrouver les très forts niveaux de 2012 ou 2014 (> 170 000 tonnes), et en Italie (286 326 t, soit + 34 %), même s’il y a eu quelques pertes dans le sud (Sicile, Basilicate). Le développement des surfaces semble ralentir, même s’il se poursuit un peu partout en Europe pour les variétés colorées avec, par exemple, le surgreffage d’une partie des vergers de pêche en abricot ces dernières années et l’arrachage du Bulida destiné à l’industrie à Murcie. En effet, les producteurs misent aussi sur d’autres fruits comme le kaki et la grenade dans la zone de Valence ou même sur les nouvelles variétés de prune, y compris des hybrides de prune et d’abricot en Espagne, en France et en Italie, cette espèce ne souffrant pas d’une surproduction contrairement aux autres fruits à noyau. Toutefois, comme en pêche, le potentiel pourrait être tronqué en début de saison avec une baisse de 19 % par rapport à 2018 sur Murcie. La hausse devrait ensuite être rapidement sensible dans la plupart des régions en France (+ 16 à + 19 %) et en Italie avec + 21 % dans le sud et jusqu’à + 87 % en Emilie-Romagne.

abricot - UE - prevision recolte
abricot - UE - production

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