Fruits rouges méditerranéens

  • Publié le 14/02/2019 - Elaboré par BENOIT-CELEYRETTE Cécilia
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Un marché qui en voit de toutes les couleurs

La gamme des fruits rouges s’est nettement colorée en Méditerranée, avec un développement exponentiel des surfaces pour certaines espèces comme la myrtille, très prisée pour ses atouts santé en particulier sur les marchés d’Europe du Nord. La fraise demeure toutefois incontournable dans l’assortiment.

L’Espagne ramène sa fraise

La campagne de fruits rouges a été un peu retardée cette année en Espagne, à la suite des fortes pluies de l’automne. Ainsi, les volumes n’ont été significatifs que fin novembre pour la framboise et mi-décembre pour la fraise. Les surfaces continuent globalement d’augmenter et devraient atteindre 11 464 ha cette campagne pour l’ensemble de la gamme des fruits rouges (+ 2.8 % par rapport à 2017-18).

Cette hausse traduit le redéploiement en fraise (6 095 ha, soit + 3 %) et les espoirs fondés par les producteurs espagnols. La création de variétés locales par le FNM (qui regroupe les grandes entreprises de production de Huelva et le centre de recherche du FID) et la diversification des emballages (panier, barquette, plateau) portent déjà leurs fruits et contribuent largement à redorer l’image qualitative de la fraise espagnole. La plantation de variétés ultra précoces comme San Andreas (7 % des surfaces en 2018) a permis à l’origine d’être déjà bien présente en décembre en élargissant le calendrier. L’offre s’est également nettement étoffée en saison avec l’incontournable Fortuna (37 %), à laquelle sont venues s’ajouter Primoris (8 %) ou plus récemment Radiba (6 %) pour lancer la campagne avec le traditionnel rendez-vous de la Saint-Valentin. Le développement est surtout assuré actuellement par Rociera (19 %) et devrait encore s’amplifier avec la variété club Victory. De nouvelles variétés, comme Savana ou même Calinda, sont déjà en train de prendre leurs marques.

L’innovation est également très marquée en framboise et devrait se renforcer en Espagne avec l’arrivée de la première variété du FNM, qui est encore en phase de test sous l’appellation R15-21-5. Les surfaces en framboise se sont toutefois un peu contractées et devraient redescendre à 2 150 ha (- 3 %). C’est la conséquence d’un basculement vers la myrtille, très demandée, dont les surfaces progressent encore et devraient atteindre cette année la barre des 3 000 ha (+ 7 %) avec la plantation de variétés précoces. En revanche, on enregistre une baisse de 11 % en mûre (160 ha). A noter que les producteurs espagnols redoutent un effet Brexit car, si le Royaume-Uni ne représente que 13 % des débouchés en fraise, la part atteint 23 % en myrtille et 29 % en framboise.

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Le Maroc n’a pas encore le blues

Après avoir un peu fléchi en 2017, les plantations de fraise ont repris au Maroc en 2018 (3 300 ha), sans revenir au pic de 3 500 ha. La rentabilité de cette culture n’est pas toujours assurée en dépit de la nette amélioration des rendements ces dernières années, atteignant plus de 40 t/ha. L’essentiel de la production est dirigé vers la transformation (45 %), seulement 20 % sont exportés et 35 % restent sur le marché intérieur. Aussi, le développement s’opère actuellement plutôt en framboise et en myrtille, avec des variétés également à double fin. Les surfaces progressent vite et atteignent déjà près de 1 900 ha pour chacune de ces productions. L’objectif du plan Maroc Vert, qui annonçait un développement massif de 3 100 ha pour la myrtille et de 3 500 ha pour la framboise à l’horizon 2020, sera peut-être un peu différé. L’essentiel des volumes est exporté en frais : 13 300 t de framboise et 15 300 t de myrtille pour respectivement 1 000 t et 620 t en surgelés en 2016-17. Le tonnage de framboise importé en Europe aurait encore sensiblement augmenté (19 000 t), dépassant même celui de fraise si l’on en croit les chiffres provisoires des douanes européennes, et talonné par la myrtille (16 200 t). Ces tonnages sont pour les deux tiers introduits via l’Espagne (11 000 t contre 7 500 t en 2014-15), suivie de la France (2 600 t contre 4 500 t) et du Royaume-Uni (1 100 t contre 3 500 t). Cette part atteint 77 % en myrtille et 90 % en framboise.

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Le marché pourrait être bien chargé

Le marché pourrait être assez chargé. L’offre commence seulement à se développer entre le retard de plantation et le froid. Fin janvier, elle s’était déjà bien étoffée en framboise, mais était encore déficitaire en fraise, ne permettant que peu de mises en avant pour la Saint-Valentin. Le retard pourrait vite être rattrapé en février avec l’amélioration des conditions climatiques. La pleine production pourrait être atteinte courant mars au Maroc et en avril en Espagne. L’incertitude demeure donc sur le marché, sachant que les fêtes de Pâques sont très tardives cette année.

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