Conjoncture mensuelle Ananas : juillet-août 2022

Au cours de la première quinzaine de juillet, la situation a été assez compliquée sur le marché de l’ananas. La forte présence des fruits de saison ainsi qu’un manque d’intérêt de la grande distribution pour les ananas ont entraîné de nombreux reports vers le marché spot, dans un contexte de demande assez atone. A cela, il faut ajouter le déséquilibre de l’offre costaricienne (forte présence de calibres 8 et 9) qui compliquait un peu plus la mise en marché des ananas disponibles. La baisse notable des volumes du Costa Rica dès le début de la deuxième quinzaine a permis aux opérateurs de se débarrasser des stocks de fruits et de retrouver une certaine fluidité des ventes. Ces conditions ont également permis de stabiliser la baisse des prix sur le marché spot. En août, la baisse de l’offre costaricienne s’est poursuivie et même accentuée. Avec les nombreux départs en congés, on a assisté à un semblant d’équilibre entre une offre très limitée et une demande plus que modérée. A partir de la deuxième quinzaine, le marché a été très largement sous-approvisionné. En effet, plusieurs soucis logistiques (retards de navires notamment) ainsi qu’une faible production costaricienne ont contribué à accroître le sentiment de manque sur le marché. Les prix sur le marché spot se sont stabilisés et même raffermis en fin de mois avec quelques offres spéculatives. En effet, les envois du Costa Rica n’étaient pas annoncés à la hausse avant encore plusieurs semaines.

En juillet, le marché de l’ananas avion est très vite entré dans sa phase estivale, marquée par une demande modérée et des ventes relativement calmes. Dès la première quinzaine, les opérateurs ont fortement réduit leurs importations pour les adapter à la demande. Il est vrai que la hausse des coûts de fret, qui les forçait à réajuster leurs prix, n’était pas de nature à faciliter la demande pour les ananas, surtout ceux de qualité moyenne qui supportaient moins bien la répercussion de cette hausse. En août, après les réductions de volumes, les opérateurs ont également réduit la fréquence de leurs importations afin de mieux les adapter à la demande. Le marché, très faiblement approvisionné, a retrouvé un semblant de fluidité. Tout au long de l’été, l’offre de Cayenne provenait pour l’essentiel du Cameroun. L’offre de Pain de sucre, qui s’écoule habituellement assez bien, a peiné tout au long de l’été à trouver preneur, malgré les fortes réductions de volumes. Quant à l’offre de Sweet, qui a subi la plus forte augmentation de prix en raison de la hausse des coûts de fret, elle a été la moins disponible, justement à cause de la répercussion de cette hausse. Toutefois, les quelques volumes mis en marché n'ont pas eu de mal à se vendre, malgré le niveau très soutenu des prix pratiqués. 

En raison d’un hiver assez rude dans l’hémisphère Sud, les volumes de Victoria en provenance de la Réunion et de Maurice ont été particulièrement faibles cet été. Malgré la présence de quelques lots sud-africains, l’offre est restée très modérée. Pour autant, on ne peut pas vraiment parler de manque car la demande est restée très en retrait. Les fruits mauriciens, de moins bonne qualité, ont été moins bien valorisés.

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