Fret maritime - Mars 2018

  • Publié le 18/05/2018 - Elaboré par Observatoire des Marchés / FruiTrop
  • FruiTrop n°256 , Page 13 à 13
  • Gratuit

Analyse mensuelle du marché

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Alors que commence le second trimestre, d’aucuns pourraient penser que tout ne va pas si mal dans le monde des reefers. Les trois premiers mois de l’année ont été caractérisés par un déploiement optimal de la flotte dans les calendriers des lignes ou les négoces de saison : pour chaque besoin effectif d’activité spot, des navires reefers étaient affrétés à des sommes forfaitaires et des tarifs bien plus élevés que ceux appliqués ces douze derniers mois. Comme toujours, l’explication qui sous-tend ce revirement apparent s’inscrit à la fois en termes d’offre et de demande. Historiquement, les volumes de raisin de table et fruits à noyau du Chili dopent la demande en capacité reefer entre mi-décembre et fin mars. En dépit d’une concurrence tarifaire agressive de la part des transporteurs, le mode reefer a su maintenir une présence dominante sur le commerce Chili/États-Unis jusqu’à, et bien souvent au-delà de, l’échéance du décret du Département de l’Agriculture. Cette année ne fera pas exception. En fait, les performances des reefers cette saison sont encore meilleures que celles de l’année dernière : les services exploités par Cool Carriers et Global Reefers ont expédié 76 % des fruits précoces du Chili aux États-Unis, contre 72 % en 2016-17. Au premier pic de la campagne de fruits à noyau et de raisin de table (soit jusqu’à la fin de la semaine 13), les opérateurs avaient transporté 447 000 palettes sur les 591 000 expédiées vers les côtes Est et Ouest des États-Unis. Pour référence, 442 000 palettes avaient été prises en charge en 2016-17 sur les 611 000 expédiées. Le résultat est donc supérieur, aussi bien en termes relatifs qu’absolus. Si les reefers spécialisés restent le premier choix des expéditeurs chiliens, les opérateurs ont indéniablement profité de la pénurie en équipement reefer subie par les lignes. Les raisons remontent au tout début de février, alors que les mauvaises conditions météorologiques de part et d’autre de l’Atlantique avaient fortement perturbé les calendriers des lignes, ce qui les avait contraintes au déplacement de stocks de conteneurs reefers. Mais le Chili n’était pas le seul pays concerné. Ces intempéries dans les Caraïbes, qui avaient détraqué les expéditions, avaient également infligé d’importants dégâts aux cultures de banane d’Amérique centrale. Alors que les États-Unis et l’Europe grelottaient dans la vague de froid, les premières baies se faisaient attendre et les fruits substituables des hémisphères Nord et Sud subissaient une pénurie relative. Tous ces facteurs ont généré un regain d’intérêt pour les bananes, dopant de manière inhabituelle son marché. Dans un premier temps, l’Équateur n’a pas été en mesure d’en bénéficier pleinement. Mais des températures plus élevées à l’ouest des Andes mi-février ont favorisé une plus grande disponibilité des fruits. Le prix de sortie s’est effondré, en partie en raison de cette augmentation de volume et en partie à cause d’une accumulation de fruits due au manque d’équipements en place pour répondre à ce regain soudain de demande. Ce qui a entraîné une série d’affrètements de bananes spot. Les grands navires étant soit totalement indisponibles, affrétés, vendus en Extrême-Orient ou mis au rebut, ce sont les petites et moyennes unités qui ont pu en profiter.

reefer - europe - marches spot
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