Conjoncture mensuelle mangue : mai 2019

Le basculement des mangues du Pérou à celles des origines ouest-africaines s’est effectué rapidement au tournant des mois d’avril et mai. En première quinzaine de mai, il ne restait plus que quelques lots du Pérou vendus « au mieux » selon leur qualité. L’offre d’Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement de Côte d’Ivoire, se développait rapidement et dominait l’approvisionnement européen de Kent. Simultanément, le Brésil poursuivait ses expéditions avec des quantités non négligeables de Tommy Atkins et de Palmer. L’approvisionnement global s’enrichissait également de lots de diverses origines d’Amérique centrale (Porto Rico, Guatemala, Costa Rica). Sous la prédominance de l’offre ivoirienne vendue à prix soutenus, les fruits brésiliens de variétés moins prisées obtenaient des cours inférieurs. En seconde quinzaine du mois, alors que le pic d’exportation de la Côte d’Ivoire était déjà dépassé, le cumul des arrivages des multiples origines alourdissait considérablement les conditions de marché. Les cours s’orientaient dans une spirale baissière progressive. Ce changement de tendance était d’autant plus marqué que, parallèlement, l’offre de fruits de saison (fruits rouges et à noyau) s’amplifiait, bénéficiant d’un effet nouveauté au sortir de la période de contre-saison. Ces produits, souvent proposés à prix attractifs, captaient une large part de la demande qui, mécaniquement, s’étiolait pour les fruits tropicaux. Les expéditions de Côte d’Ivoire étaient suspendues fin mai en raison du dépassement du seuil de tolérance en matière phytosanitaire (mouche des fruits).

Le marché de la mangue avion est resté plus stable en mai. L’arrêt des envois du Pérou a favorisé un passage harmonieux avec les fruits d’Afrique de l’Ouest. Les Kent de Côte d’Ivoire ont rapidement dominé l’approvisionnement européen. Les prix de vente se sont maintenus à un niveau satisfaisant durant la majeure partie du mois. Ils s’érodaient en fin de mois du fait d’une qualité moins fiable et d’une demande en retrait. Les mangues du Mali se sont vendues à des niveaux de prix inférieurs, ainsi que celles du Burkina Faso dont la qualité s’est avérée plus fragile et cela depuis le début de la campagne d’exportation. Les autres variétés proposées par ces origines se sont vendues beaucoup plus difficilement car faisant l’objet d’une demande moindre. En milieu de mois démarrait la campagne du Mexique avec de faibles quantités, mais en progression rapide. Ces marchandises se valorisaient à des prix élevés.

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