Magazine FruiTrop n°218
Banana close-up
- Date de parution : 29/01/2014
- Tarification : Gratuit
- Sommaire détaillé
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Les fruits et légumes au coeur de l’inégalité sociale en France
- Publié le 29/01/2014 - Elaboré par Cirad
- FruiTrop n°218 , Page 14 à 16
- Gratuit
Infos
- Produit(s) : Fruits , Légumes
- Rubrique / Thématique : En direct des marchés
- Pays : France
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Selon une étude du CEP (Centre d’Etudes et de Prospectives), si les fruits et légumes sont très prisés dans le secteur agro-alimentaire et que les Français les plus aisés en font une base de leur alimentation, les plus démunis, eux, les rejettent du fait de leur prix. En effet, les ménages les plus pauvres en achètent moins que les plus riches, qui leur consacrent une part importante de leur budget alimentaire, et plus particulièrement aux fruits. Les cadres consomment beaucoup plus de fruits et légumes que les ouvriers, ce qui représente un écart de 50 % pour les fruits et de 24 % pour les légumes. Cette approche par les PCS (nomenclature de l’INSEE statistique permettant de classer les métiers) peut être complétée par celle reposant sur les différences de revenu. Les travaux de l’INRA à partir des données 2007 de Worldpanel, sur les achats de 2 765 ménages, confirment ainsi que l’effet du revenu est significatif dans la consommation de légumes : les 15 % les plus riches achètent plus de 12 kg/UC*/an de légumes de plus que les plus modestes, la moyenne étant de 64 kg de légumes par UC et par an. Les différences sociales en matière d’alimentation apparaissent tôt et sont visibles dès l’enfance et l’adolescence, puisqu’elles résultent en grande partie du processus de socialisation familiale. Un rapport de l’ANSES de décembre 2012, à partir des données de l’étude nationale INCA 2 (2006-2007), montre que les jeunes appartenant à des familles de niveau socioéconomique bas consomment moins de fruits et légumes. L’écart de consommation quotidienne de fruits et légumes entre les catégories socioéconomiques extrêmes atteint 75 g (soit environ une portion). De nouveau, la corrélation entre le niveau de revenu et la consommation de fruits et légumes est assez nette. Le fait d’avoir une consommation de fruits et légumes plus importante lorsqu’on s’élève dans l’échelle sociale ou de revenus, que ce soit en quantité ou en fréquence, a des répercussions sur le respect des recommandations nutritionnelles (consommer au moins 5 fruits et légumes par jour).
Fruits et Légumes-France
Fruits et Légumes-FranceLes différences sociales ne se lisent pas que dans les types de produits consommés. En effet, elles concernent aussi le degré de transformation des produits achetés. Alors que les produits transformés (surgelés, conserves, plats cuisinés, salades en sachet, etc.) étaient, à l’origine, l’apanage des classes supérieures, une étude de l’INRA, basée sur les données d’achats 2007 du panel de consommation Worldpanel, montre que tel n’est plus le cas depuis quelques années. Ceci s’explique par la baisse du prix relatif des produits industriels, qui les a rendus accessibles à toutes les couches de population. Aujourd’hui, la part des produits transformés dans le panier de légumes est plus élevée chez les ménages les plus modestes. Celle des produits frais peut être considérée, quant à elle, comme un marqueur de la position sociale.
Ainsi, l’étude révèle par ailleurs des éléments sur le végétarisme, l’obésité, les produits bio et d’autres produits alimentaires. En lien avec ce constat, selon une étude anglaise menée dans plus de dix pays et parue dans le British Medical Journal, des chercheurs ont trouvé un surcoût global de 1.48 USD par jour et de 1.54 USD par portion de 2 000 kcal (soit environ 1.10 euro par jour) pour une alimentation saine, ce qui explique pourquoi les familles avec un budget alimentaire moindre consomment de moins en moins de fruits et légumes et surtout frais.
Groupes socio-professionnels
Groupes socio-professionnelsPour plus d’informations :
Document de travail - CEP 9 « Disparités sociales et alimentation », Céline Laisney.
« Une alimentation saine engendre un surcoût de 1.1 euro par jour », article sur le site de la « Veille Prospective et Evaluation » du CEP du 16 décembre 2013, Noémie Schaller
Source : CEP
Synthèse de Luka Leinenweber, Cirad
Fruit Veggies France p 14
Fruit Veggies France p 14 Fruit Veggies France p 14socio professional group p14
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