En première quinzaine de juillet, le marché européen a été sous-approvisionné en mangues bateau. Les arrivages du Brésil, qui était le principal fournisseur à cette période, se sont intensifiés sans pour autant satisfaire la demande. Ils compensaient, en partie, la diminution des envois de Porto Rico et de République dominicaine consécutive à l’apparition de sérieux problèmes de qualité. Insignifiants les années précédentes, ces problèmes qualitatifs se sont révélés importants durant cette campagne pour ces deux origines voisines. Il semblerait que les conditions météorologiques découlant du phénomène El Niño aient été particulièrement dommageables durant la fructification des mangues, apportant des taux d’humidité favorisant le développement de maladies fongiques. De ce fait, les importateurs européens ont réduit leurs approvisionnements, ne poursuivant leurs commandes qu’avec les exportateurs susceptibles de garantir une qualité marchande. La situation s’est avérée favorable pour les autres origines présentes, comme le Sénégal et le Brésil qui ont obtenu des prix de vente assez stables et soutenus.
Le marché de la mangue avion est resté difficile durant la plus grande partie du mois, en raison d’apports massifs du Mexique alors que la demande se rétractait. Dans ces conditions, les derniers lots d’Afrique de l’Ouest se sont vendus à la baisse en début de mois, avant de disparaître du marché. Le démarrage de la campagne d’Israël apportait une diversification variétale. Les premiers lots d’Aya se sont vendus autour de 3.00-3.50 euros/kg. En seconde quinzaine du mois, cette variété était rapidement remplacée par la Maya, d’autant mieux acceptée par les acheteurs que l’offre mexicaine faiblissait. Les fruits des variétés Omer, Kasturi et Shelly se valorisaient à des niveaux de prix inférieurs.
En première quinzaine d’août, au plus fort de la période de congés, le marché européen s’est véritablement affaissé à la suite du fort repli de la demande. Alors qu’en juillet les approvisionnements avaient semblé insuffisants, en août ils paraissaient surabondants alors qu’ils étaient équivalents. Les cours se sont effondrés, notamment pour les mangues du Brésil qui atteignaient leur plus bas niveau de l’année, en particulier la Tommy Atkins (à partir de 2.00 euros/colis). Les Kent semblent avoir mieux résisté au retournement de tendance, obtenant des prix plus soutenus et conformes à la moyenne. La multiplicité des origines, des variétés et des qualités ne faisait qu’aggraver les méventes. L’offre, majoritairement constituée de fruits de petit calibre, s’avérait de surcroît inadaptée à la demande affaiblie. Le retrait assez précoce des livraisons de Porto Rico et de République dominicaine favorisait une stabilisation des conditions de marché en seconde période du mois, au moment où Israël dominait l’offre. En fin de période démarrait lentement la campagne d’Espagne, avec les premiers lots de Tommy Atkins, d’Osteen et d’Irwin.
Le marché de la mangue avion a été plus calme que celui de la mangue bateau, avec des prix de vente plus réguliers. La fin de campagne du Mexique, dont les volumes avaient engorgé le marché en juillet, a permis une stabilisation des cours pour le Sénégal, en dépit de problèmes de qualité, et pour Israël dont l’offre variétale se diversifiait. De petits lots de Kent d’Égypte complétaient l’approvisionnement limité en seconde quinzaine du mois.
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